IV.
On nous dira peut-être : « Donnez-vous tous la mort à vous-mêmes. C'est le chemin pour aller à Dieu : vous nous épargnerez la besogne. » Je dirai pourquoi nous n'agissons pas ainsi et pourquoi nous confessons sans crainte notre foi devant les tribunaux. [2] Notre doctrine nous enseigne que Dieu n'a pas fait le monde sans but, mais pour le genre humain : il aime ceux qui cherchent à imiter ses perfections, comme nous l'avons dit antérieurement ; il déteste ceux qui font le mal en parole ou en œuvre. [3] Si nous nous donnons tous la mort, nous serons cause, autant qu'il est en nous, qu'il ne naîtra plus personne, qu'il n'y aura plus de disciples de la loi divine, et même qu'il n'y aura plus d'hommes. Agir ainsi, c'est aller contre la volonté de Dieu. [4] Devant les juges, nous ne nions pas, parce que nous avons conscience de n'être pas coupables ; nous regardons comme une impiété de ne pas dire en tout la vérité ; car c'est là ce qui plaît à Dieu : nous désirons aussi vous délivrer de vos injustes préjugés.
