4.
Quant à ce qui suit: « Car sans la Loi le péché est mort, » c'est comme s'il disait: Le péché est caché, c'est-à-dire il est censé mort. C'est ce qu'il exprimera clairement un peu plus bas. « Et moi, continue-t-il, je vivais autrefois . sans Loi; » c'est-à-dire, la mort, fruit du péché,ne m'épouvantait pas, parce que le péché ne paraissait pas, puisqu'il n'y avait pas de loi. « Mais quand est venu le commandement, le péché a revécu, » c'est-à-dire c'est fait voir. « Et moi je suis mort, » c'est-à-dire j'ai compris que j'étais mort; je sais au moins que la prévarication me tient sous la menace d'une mort certaine. Evidemment ces paroles : « Quand est venu le commandement, le péché a revécu, » indiquent assez que le péché a vécu autrefois, c’est-à-dire, ce me semble, s'est montré dans la prévarication du premier homme, puisqu'il avait reçu lui-même un commandement 1. Car l'Apôtre dit ailleurs : « Mais la femme séduite tomba dans la prévarication 2 ; » et encore: « Par une prévarication semblable à celle d'Adam, qui est la figure de celui qui devait venir 3. » Car pour revivre il faut avoir vécu. Mais le péché était mort, c'est-à-dire caché, parce que les hommes, nés mortels, vivaient sans Loi et suivaient les convoitises de la chair sans s'en douter: car il n'y avait pas de défense. Donc : « Et moi je vivais autrefois sans loi, » nous dit l'Apôtre. Par là il montre clairement qu'il ne parle pas en son propre nom, mais en général et au nom du vieil homme. « Mais quand est venu le commandement, le péché a revécu. Et moi je suis mort ; il s'est trouvé que ce commandement, . qui devait me donner la vie, a causé ma mort. » En effet, si on obéit au commandement, c'est certainement la vie. Mais il s'est trouvé qu'il a causé la mort, parce que pécher contre le commandement ce n'est pas seulement pécher, ( on péchait déjà auparavant) mais c'est pécher avec plus de malice et de perversité, puis qu'on commet le mal sciemment et par désobéissance formelle.
