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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE III. LES MANICHÉENS SONT DE FAUX CHRÉTIENS.
Augustin. Vous pensez qu'on doit éviter les demi-chrétiens, tels que nous sommes, dites-vous; et nous, nous fuyons les faux chrétiens, et nous montrons que vous l'êtes. Etre quelque chose à demi, c'est être imparfait sous un rapport, mais c'est n'être faux sous aucun. Quoi donc ? parce qu'il manque quelque chose à la foi de ceux que vous cherchez à séduire, s'ensuit-il qu'on doive détruire ce qu'ils possèdent déjà, et non pas plutôt édifier en eux ce qui leur manque ? C'est ainsi que s'exprimait l'Apôtre en s'adressant à des imparfaits : « Je vois avec joie votre conduite exemplaire, et ce qui manque à votre foi en Jésus-Christ[^1] ». Il voyait sans doute un édifice spirituel, comme il le dit ailleurs : « Vous êtes a l'édifice que Dieu bâtit[^2] » ; et il y découvrait à la fois un sujet de joie, et un stimulant à son zèle. Il se réjouissait en voyant ce qui était déjà élevé ; et il sentait son zèle s'enflammer à la pensée de ce qui restait à élever jusqu'au sommet de la perfection. Oui, ce sont véritablement des catholiques encore imparfaits, ou, comme vous le dites, des demi-chrétiens, que vous cherchez à tromper et à séduire par vos doctrines perverses. Mais s'il se rencontre encore de ces chrétiens imparfaits, lors même que, en raison de l'imperfection de leur foi, ils ne pourraient répondre à vos raisonnements captieux, dès qu'ils ne découvrent en vous que de faux chrétiens, ils savent qu'il faut, non pas vous suivre, mais vous éviter. Puisque vous vous attachez à rechercher ces demi-chrétiens pour les envelopper dans vos filets, nous voulons de notre côté, montrer que vous n'êtes que de faux chrétiens ; nous voulons que les chrétiens éclairés vous démasquent en vous convainquant d'imposture, et que les moins instruits assurent leur salut en vous fuyant. Et pourquoi dites-vous que le serpent est notre père ? Oubliez-vous donc que c'est coutume parmi vous d'outrager Dieu, à cause du commandement qu'il fit à l'homme dans le paradis, et de décerner des louanges au serpent pour lui avoir ouvert les yeux par ses conseils? C'est plutôt à vous, je crois, à reconnaître pour votre père ce serpent qui n'est autre que le diable, et que vous louez si fort. Lui, malgré les injures que vous venez de lui prodiguer, il vous reconnaît pour son fils.
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Colos. II, 5.
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I Cor. III, 9.
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Reply to Faustus the Manichaean
3.
Augustin replies: You warn against semi-Christians, which you say we are; but we warn against pseudo-Christians, which we have shown you to be. Semi-Christianity may be imperfect without being false. So, then, if the faith of those whom you try to mislead is imperfect, would it not be better to supply what is lacking than to rob them of what they have? It was to imperfect Christians that the apostle wrote, "joying and beholding your conversation," and "the deficiency in your faith in Christ." 1 The apostle had in view a spiritual structure, as he says elsewhere, "Ye are God's building;" 2 and in this structure he found both a reason for joy and a reason for exertion. He rejoiced to see part already finished; and the necessity of bringing the edifice to perfection called for exertion. Imperfect Christians as we are, you pursue us with the desire to pervert what you call our semi-Christianity by false doctrine; while even those who are so deficient in faith as to be unable to reply to all your sophisms, are wise enough at least to know that they must not have anything at all to do with you. You look for semi-Christians to deceive: we wish to prove you pseudo-Christians, that Christians may learn something from your refutation, and that the less advanced may learn to avoid you. Do you call us children of the serpent? You have surely forgotten how often you have found fault with the prohibition in Paradise, and have praised the serpent for opening Adam's eyes. You have the better claim to the title which you give us. The serpent owns you as well when you blame him as when you praise him.