CHAPITRE III. INCERTITUDE DU SALUT DANS LE SYSTÈME DES DONATISTES.
Tant que la culpabilité de ces ministres resta secrète, ils baptisèrent un grand nombre de catéchumènes auxquels ils ne purent conférer qu'une souillure et non pas la foi, car celui qui demande la foi à un ministre perfide, ce n'est pas la foi qu'il obtient, mais une nouvelle souillure. C'est donc uniquement aux bons que les catéchumènes doivent demander le baptême, s'ils veulent recevoir la foi et ne pas contracter une nouvelle souillure.
4. Mais si l'efficacité du baptême dépend de la sainteté du ministre, comment s'assurer de cette sainteté qui est avant tout une affaire de conscience, dans les replis de laquelle les yeux du corps ne sauraient pénétrer? Par conséquent, le salut spirituel ne repose plus, selon les Donatistes, que sur une basé purement hypothétique, ce qui est directement contraire à ces paroles de l'Ecriture : « Il est bon de mettre sa confiance dans le Seigneur, plutôt que dans l'homme1 » ; « maudit soit celui qui place dans l'homme toute son espérance2 ». Est-ce que les Donatistes n'arrachent pas au Seigneur l'espérance des catéchumènes pour la placer dans l'homme? D'où il suit que le salut n'est pas seulement incertain, mais encore essentiellement nul et impossible, car le salut nous vient du Seigneur3 » ; « le salut qui vient de l'homme n'est que vanité4 ». Ainsi donc, une véritable malédiction pèse sur quiconque place son espérance dans l'homme, le regardât-il comme juste et innocent. De là, ces reproches adressés par l'Apôtre à ceux qui se disaient du parti de Paul : « Est-ce que Paul a été crucifié pour vous? Ou bien, avez-vous donc été baptisés au none de Paul5 ? »
