II.
Le soldat du Christ, mes frères bien-aimés, doit d’abord se connaître lui-même. Placé dans le camp du Seigneur, il soupire après les biens éternels. Ne vous laissez ni effrayer ni (282) même arrêter par les tempêtes de ce monde: elles ont été prédites par le divin Maître. Avez-vous oublié que, pour instruire son peuple et fortifier son Église contre les maux à. venir, il a annoncé des guerres, des famines, des pestes, des tremblements de terre? Bien plus, afin que ces terribles événements ne vinssent pas nous frapper à l’improviste, il en a fixé l’époque, et c’est à la fin des temps qu’ils doivent le plus se multiplier. La prophétie s’accomplit, et de là. nous pouvons conclure que les autres prédictions s’accompliront à leur tour; car le Seigneur a dit : Lorsque vous verrez toutes ces choses, sachez que le royaume de Dieu est proche (Luc, XXI.). Oui, mes frères bien-aimés, le royaume de Dieu est proche; le monde passe et nous allons jouir de la vie véritable, du salut, du bonheur éternel, du Paradis que nous avions perdu. Déjà le ciel succède à la terre, la grandeur à. la misère, l’éternité au néant.
Qui donc, en présence de ces biens, se livrera au doute et à l’anxiété? qui s’abandonnera à la crainte et à la tristesse, s’il lui reste encore un rayon de son foi et d’espérance? On craint la mort quand on ne veut pas aller vers le Christ; on ne veut pas aller vers le Christ quand on désespère de régner avec lui.
