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De la nature de l'homme
Chapitre V. DES ÉLÉMENTS.
Les éléments du monde sont les parties les plus simples qui entrent dans la composition des corps. Il y a quatre éléments, savoir : la terre, l'eau, l'air, et le feu : ils sont disposés dans l'ordre que nous avons déjà fait connaître, en allant des inférieurs aux supérieurs, comme les autres corps; car les éléments sont eux-mêmes des corps primitifs et simple». Tout élément est de même nature que ce qu'il sert à composer : ainsi donc, tandis que le principe n'est point homogène avec ce qui procède de lui, l'élément est homogène avec ce qu'il compose. Il est évident que la terre, l'eau, l'air, et le feu, sont des éléments : car ces corps ont les qualités essentielles en puissance et en acte. Toutefois, aucun de ces éléments, qui tombent sous les sens, ne se trouve isolé des autres, et exempt de mélange. Ce mé- 80 lange se fait d'une manière insensible; il participe plus ou moins des qualités de chacun; mais leur nature particulière s'y montre avec évidence.
Chaque élément a deux qualités conjuguées, qui le caractérisent : la terre est sèche et froide; l'eau est froide et humide ; l'air est naturellement humide et chaud; le feu est chaud et sec. Mais les qualités ne peuvent point être des éléments par elles-mêmes, car les corps ne sauraient être composés de qualités incorporelles seulement; et d'un autre côté, les corps dans lesquels les qualités essentielles ne se trouvent pas en acte, ne peuvent pas non plus être des éléments : sans cela, Le nombre des éléments serait infini; car, tous les corps possèdent plus ou moins ces qualités; or, l'on ne saurait dire de quoi ils seraient les éléments. Il faut donc nécessairement que l'élément soit un corps, mais un corps simple, et qu'il possède en acte les qualités essentielles, savoir : le chaud, le froid, l'humide, et le sec, Car ces qualités seules changent totalement la substance, et aucune autre ne peut le faire. En effet, la blancheur étant appliquée à un corps, ne le blanchit pas entièrement, comme la chaleur l'échauffé, et comme le froid le refroidit : il en est de même des autres, qualités.
Les éléments qui ont deux qualités opposées sont opposés. Ainsi l'eau, qui est froide et humide, est opposée au feu, qui est chaud et sec ; la terre, qui est froide et sèche, est opposée à l'air, qui 81 est chaud et humide. Mais comme les éléments opposés n'auraient pas pu être unis ensemble, s'ils n'avaient pas eu une sorte d'intermédiaire qui leur servît de lien, le Créateur a placé entre la terre et l'air, qui sont opposés, l'eau, à laquelle il a donné deux qualités, le froid et l'humide, au moyen desquelles se fait la liaison des extrêmes. Car l'eau est en rapport avec la terre par le froid, et avec l'air par l'humide. De même, il a donné pour intermédiaire à l'eau et au feu, qui sont opposés, l'air, qui tient à l'eau par son humidité, et au feu par sa chaleur. Il a, de la sorte, rattaché les contraires les uns aux autres au moyen de certains intermédiaires qui les unissent, tout en gardant eux-mêmes leur unité; or, c'est là le meilleur lien1. Par conséquent, il a uni chaque élément, par l'une de ses qualités, à l'élément qui le précède dans la série; et par l'autre à celui qui le suit. Ainsi, l'eau, qui est froide et humide, est unie, par le froid, à la terre, qui la précède, et par l'humide à l'air, qui la suit; de même, l'air* par son humidité, est uni à l'eau, qui vient avant lui, et, par sa chaleur, au feu, qui vient après; le feu est uni, par le chaud, à l'air, qui le précède; et, par le sec, à la terre, qui le suit, en recommençant la 82 série des éléments; enfin, la terre est unie à l'eau, par le froid, et au feu, par le sec, en se reportant vers la fin de cette série. Car, afin que les éléments ne fussent pas rattachés seulement à ceux qui les précèdent et à ceux qui les suivent dans la série, et qu'ils formassent une sorte de cercle, il a établi un rapport entre les extrêmes, savoir, le feu et la terre. En effet, lorsque le feu perd sa chaleur, il devient de la terre : c'est ce qu'on voit par la foudre; car, lorsqu'après sa chute, son feu se refroidit, il se change en pierres : de là vient que la foudre est toujours accompagnée de pierres et de soufre. Le soufre est d'ailleurs comme un feu refroidi, qui n'a plus sa chaleur en acte, mais seulement en puissance, et qui conserve sa sécheresse en acte. Les éléments seuls possèdent les qualités en acte; les autres corps ne les ont qu'en puissance, à moins qu'ils ne soient unis aux éléments.
Pour prévenir la destruction des éléments, et des choses qui en sont formées, le Créateur a sagement établi, que les éléments se changent les uns en les autres, ou en leurs composés, et que ces composés se résolvent de nouveau en éléments. La perpétuité des choses est donc assurée par la succession continuelle de ces générations réciproques. Car la terre, en devenant bourbeuse, se change en eau ; l'eau en s'épaississant, et en se-solidifiant, se change en terre ; en s'échauffent, et en se vaporisant, elle se change en air : l'air, 83 en se condensant, et en se coagulant, se change en eau; en se desséchant, il se change en feu : de même, le feu, en s'éteignant, et en perdant sa sécheresse, se change en air; car Pair est l'extinction du feu, et la vapeur de l'eau échauffée. On voit donc évidemment par-là que l'air est produit par la chaleur, puisque Peau en s'échauffent, et le feu en s'éteignant, se convertissent en air : il est donc chaud de sa nature; mais il se refroidit en se mettant en contact avec l'eau et avec la terre; de sorte que ses couches inférieures, qui sont voisines de la terre, sont froides, et que ses couches supérieures, qui sont voisines du feu, sont chaudes. Cela résulte de ce que l'air a peu de consistance, et qu'il reçoit aisément toutes les impressions ; car il quitte promptement sa nature pour en revêtir une autre.
Aristote2 dit qu'il y a deux sortes d'air : l'un est vaporeux, et il est produit par les exhalaisons de l'eau; l'autre est fumeux, et il résulte de l'extinction du feu. Le fumeux est chaud : le vaporeux est aussi chaud dans le principe ; mais ensuite il se refroidit peu à peu, et il finit par se convertir en eau. Il a imaginé ces deux sortes d'air pour donner une explication satisfaisante de certaines difficultés, et parce que les choses paraissent d'autant plus froides qu'elles sont plus élevées, et plus éloignées de la terre.
Tous les corps, tant du règne végétal que du 84 règne animal, doivent leur origine au concours des quatre éléments ; et c'est la nature qui donne l'impulsion aux éléments les plus convenables pour la production de ces corps, qu'Aristote désigne sous le nom de naturels. Ile ne sont pas simplement assemblés, mais ils sont unis entièrement, et d'une manière-intime, pour former un corps tout différent d'eux-mêmes. Car leur union est telle» qu'il n'est pas possible de les distinguer les uns des autres : on n'y reconnaît en particulier ni la terre, ni l'eau, ni l'air, ni le feu, parce que ces quatre éléments forment, par leur union, un corps unique, et tout différent d'eux-mêmes, comme on en voit un exemple dans le tétrapharmaque3 ; en effet, ce corps est tout-a-fait différent des ingrédients qui entrent dans sa composition. Toutefois, les éléments ne concourent pas à la formation des corps, par un simple rapprochement de leurs molécules, comme cela se voit dans le tétrapharmaque; mais ils se dénaturent et ils s'unissent d'une manière intime : puis les corps, en se décomposant, se résolvent de nouveau en éléments. C'est ainsi que toutes choses se perpétuent, et qu'il y a toujours assez de matière pour la production des êtres, sans qu'il y ait jamais de surabondance ni de diminution. De là vient que l'on dit, non-seulement au sujet des âmes, comme on l'a vu précédemment, mais aussi au sujet des corps, que la naissance des 85 uns nécessite la mort des autres, et que la mort de ceux-ci occasionne la naissance de ceux-là.
Platon pense qu'il n'y a que trois éléments qui puissent se changer les uns en les autres, et que la terre n'éprouve jamais de changement. Car, établissant un parallèle entre les éléments, et les solides terminés par des lignes droites4, il compare à la terre, le cube qui est le moins mobile des solides; à l'eau, l'icosaèdre qui est le moins mobile après le cube; au feu, la pyramide qui est le solide le plus mobile; et à l'air, l'octaèdre, parce que l'air a plus de mobilité que l'eau, et moins que le feu.
Il montre, d'après ces figures, que trois des éléments peuvent se changer les uns en les autres, mais que la terre n'est pas susceptible d'éprouver de changement. En effet, la pyramide, l'octaèdre et l'icosaèdre, sont formés tous les trois de triangles scalènes, tandis que le cube est formé de triangles équilatéraux. Or, les solides qui sont formés de triangles scalènes peuvent, en se décomposant, et en se recomposant ensuite, se changer les uns en les autres ; tandis que le cube ne peut, après sa décomposition, se transformer en aucun des trois autres solides ; car il est formé de triangles équilatéraux, qui ne peuvent entrer dans la composition d'aucun des trois autres corps; et ceux-ci, à leur tour, ne peuvent pas non plus donner naissance au cube. Il faut donc que les 86 corps qui sont formés d'après ces figures, soient entre eux comme ces figures elles-mêmes.
Toutefois, la terre est aussi susceptible de quelques modifications; car elle peut être divisée en parties infiniment petites; mais dans ce cas même, elle conserve sa nature, et elle n'éprouve aucun changement. Car, après sa division, elle se recompose, et elle revient à son premier état, comme on peut l'expérimenter avec de l'eau. En effet, si l'on jette un peu de terre dans l'eau, et qu'on l'agite ensuite, la terre s'y dissout; mais si l'on cesse de l'agiter, la terre se dépose, aussitôt que l'eau n'est plus en mouvement. On doit penser que cela peut s'appliquer à la terre en général. Hais il n'y a pas là de changement, il n'y a qu'un simple délaiement.
Platon5 dit que la terre se dissout par l'ardeur du feu ; et, qu'après sa dissolution, elle se répand, au moyen dû feu, soit dans l'air, soit dans l'eau, selon que cette dissolution a eu lieu dans l'un ou dans l'autre de ces éléments.
Il dit aussi, en faisant une autre division, que chaque élément a trois qualités : le feu possède l'activité, la ténuité, la mobilité; l'autre élément extrême, c'est-à-dire la terre, a les qualités opposées, l'inertie, la densité, l'immobilité. Cette opposition des qualités fait que la terre et le feu sont contraires; ce qui n'avait pas lieu de la même manière en considérant les qualités comme 87 conjuguées. Les éléments intermédiaires ont été formée en combinant les qualités des éléments extrêmes. Ainsi, en empruntant au feu deux qualités, la ténuité et la mobilité, et à la terre, une, l'inertie, on obtient l'air, dont les trois qualités constitutives sont l'inertie, la ténuité, la mobilité : ensuite, en empruntant à la terre deux qualités, l'inertie et la densité, et au feu, une, la mobilité, on obtient l'eau, dont les qualités constitutives sont l'inertie, la densité, la mobilité. Le feu est donc à l'air comme l'activité est à l'inertie; l'air est à l'eau comme la ténuité est à la densité; enfin, l'eau est à la terre comme la mobilité est à l'immobilité. Par conséquent, il y a entre l'air et l'eau Je même rapport qu'entre le feu et l'air ; et entre l'eau et la terre, le même rapport qu'entre l'air et l'eau. Car il y a deux moyens proportionnels pour les solides, tandis qu'il n'y en a qu'un pour les plans.
On présente encore d'une autre manière les qualités des éléments, en disant que la qualité essentielle de la terre et de l'eau, est la pesanteur, en vertu de laquelle ces éléments tendent à descendre ; et que celle de l'air et du feu est la légèreté, en vertu de laquelle ceux-ci tendent à monter.
Les Stoïciens disent aussi que certains éléments sont actifs et les autres passifs : l'air et le feu sont actifs ; la terre et l'eau sont passives.
Aristote, pensant que le ciel n'a pas pu être 88 produit par les quatre éléments, en introduit un cinquième, qui est éthéré, et doué d'un mouvement circulaire. Il donne à ce cinquième élément le nom de tourbillon, κυκλοφορικὸν, parce qu'il tourbillonne autour de la terre. Mais Platon dit, en termes précis, que le ciel est le produit du feu et de la terre ; voici ses propres expressions6 : « Il faut nécessairement que tout ce qui est corporel soit visible et tangible; or, il ne peut rien exister de visible sans le feu, ni de tangible sans une certaine solidité; la solidité, d'ailleurs, n'est produite que par la terre. Ainsi donc, Dieu a formé le corps du grand tout, au moyen du feu et de la terre. Mais deux choses toutes seules ne peuvent être parfaitement unies qu'au moyen d'une troisième; il leur faut un intermédiaire pour leur servir de lien ; or, le meilleur lien est celui qui, gardant lui-même son unité, réunit le mieux en un tout les choses auxquelles il s'applique. » C'est précisément ce qu'on obtient par la proportion : le lien en question se trouve donc dans les deux éléments qui servent de moyens proportionnels, comme il a été dit précédemment.
Les partisans de la doctrine des Juifs ne s'accordent pas sur l'origine du ciel et de la terre. La plupart disent que le ciel et la terre ont été tirés du néant, parce que Moïse a dit : « Au commencement, Dieu a créé le ciel et la terre. » Mais Apollinaire prétend que c'est de l'abîme que 89 Dieu a tiré ces choses; car Moïse, en faisant le récit de la création du monde, ne dit rien de celle de l'abîme : on lit d'ailleurs ces mots dans le livre de Job : « Celui qui a créé l'abîme. » Apollinaire veut donc que tout ait été tiré de l'abîme, comme d'une matière : non point que l'abîme soit une chose incréée; mais parce que Dieu a créé l'abîme avant tous les êtres corporels, afin d'en tirer ensuite leur substance. D'ailleurs, au mot abîme7 est attachée l'idée de matière infinie. Quoi qu'il en soit, cela est de peu d'importance; puisqu'on voit également, de la sorte, que Dieu est le créateur du monde entier, et qu'il a tout fait de rien.
Quant à ceux qui disent qu'il n'y a qu'un seul élément, savoir, le feu, ou l'air, ou, l'eau, il suffira de leur opposer ces paroles d'Hippocrate8 : « Si l'homme n'était formé que d'un seul élément, il ne souffrirait jamais; car alors il n'y aurait en lui aucune cause de souffrance : et, s'il venait à souffrir, il ne pourrait avoir qu'un seul remède. Il faut, en effet, que l'être qui doit éprouver de la souffrance puisse recevoir une modification et la sentir. Or, s'il n'y avait qu'un seul élément, il n'y aurait pas de modification possible : ne recevant pas de modification, il ne souffrirait pas, bien qu'il fût doué de sentiment; car il faut que l'être 90 qui souffre ait une cause de souffrance. S'il n'y avait qu'un seul élément, il n'y aurait pas d'autre qualité que celle qui se trouverait dans cet élément unique, laquelle serait pour l'animal une cause de souffrance. Mais s'il ne pouvait ni changer, ni éprouver des affections, comment pourrait-il souffrir? » Après avoir montré que cela est impossible, il ajoute par concession : « S'il venait à souffrir, il ne pourrait trouver qu'un seul remède; or, nous voyons, dans l'état de choses actuel, qu'on n'est pas borné à un seul remède, mais qu'on en a plusieurs : l'homme n'est donc pas formé d'un seul élément. »
Les raisons mêmes sur lesquelles s'appuie chacun de ceux qui n'admettent qu'un seul élément, servent, au contraire, à prouver qu'il en existe quatre. En effet, Thalès, en disant que l'eau est l'élément unique, essaie de montrer que les trois autres sont des produits de celui-ci : selon lui, la terre est le sédiment de l'eau; l'air en est la partie la plus subtile; et le feu, à son tour, est la partie la plus subtile de l'air. Anaximène, en disant que c'est l'air qui est le seul élément, essaie aussi de montrer que les autres éléments en sont formés. Héraclite9 et Hippase10 de Méta- 91 ponte, qui prétendent que c'est le feu, s'appuient sur les mêmes preuves. Mais puisque les uns disent que le feu est le principe générateur des autres éléments, tandis que les autres prétendent que c'est l'eau ou l'air, il est clair que tous les éléments se changent les uns en les autres; et comme tous sont susceptibles de ce changement, il en résulte que tous sont des éléments. En effet, quelque soit celui des quatre que vous preniez, vous trouverez toujours qu'il peut être produit par l'un des autres.
Le corps, étant l'instrument de l'âme, doit avoir une division analogue à celle des facultés de l'âme; car il a été combiné avec elles de manière à leur rendre tout le service possible, et à ne les gêner en rien. D'ailleurs, à chaque faculté de l'âme, a été affecté, pour son usage, un organe particulier du corps, comme nous le montrerons ensuite. l'âme peut donc être considérée comme l'ouvrier, le corps comme l'instrument, l'objet de l'action comme la matière, et l'action elle-même comme l'œuvre11
Les facultés de l'âme se divisent en imagination, en intelligence, et en mémoire.
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Καὶ οὕτω τὰ ἐναντία συνῆψεν ἀλλήλοις διὰ μέσων τινῶν τῶν συνδεόντων καὶ ἑαυτὰ καὶ τὰ συνδούμενα. Ὁ γὰρ τοιοῦτος δεσμὸς ἄριστός ἐστιν. Platon a dit dans le Timée : δεσμῶν δ' ὁ κάλλιστος, ὃς ἂν αὐτὸν καὶ τὰ ξυνδούμενα ὅτι μάλστα ἓν ποιῇ ↩
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Aristote : Météor. liv. ι, chap. iii. ↩
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Sorte de remède composé de quatre drogues. ↩
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Platon, Timée ↩
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Timée. ↩
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Timée. ↩
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Ἄβυσσος, formé de α primitif, et de βυσσὸς ou βυβός, fond. ↩
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De la Nature de l'Homme. ↩
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Le monde, dit Héraclite, est un feu toujours vivant, s'allumant et s'éteignant suivant un certain ordre. ↩
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On lit dans les éditions d'Anvers et d'Oxford, Ἵππαρχος, Hipparque, mais il ne peut être ici question que d'Hippase de Métaponte, philosophe de l'école Pythagoricienne. ↩
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Nous pensons, comme l'éditeur de Hall, que l'on peut supprimer, sans inconvénient, le passage suivant, qui se trouve dans les éditions d'Anvers et d'Oxford : οἷον ὡς ὕλη μὲν ὑπόκειται ἡ γυνή· περὶ ταύτην γὰρ ἡ πρᾶξις· ἡ δὲ πρᾶξις μοιχεία ἢ πορνεία ἢ γάμος. ↩
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Anthropologie
Kapitel 5: Die Grundstoffe
Der Weltgrundstoff ist der kleinste Teil in der Zusammensetzung der Körper. Es gibt vier Grundstoffe: Erde, Wasser, Luft und Feuer. Sie sind nach der bereits genannten Reihenfolge geordnet: von den unten gelagerten zu den Grundstoffen in der Höhe. Im Vergleich zu den übrigen Körpern sind sie an sich erste und einfache Körper. Jeder Grundstoff ist von derselben Art wie die Dinge, deren Grundstoff er bildet. Die Grundlage ist ja nicht von der gleichen Art wie die Dinge, die sich aus ihr ableiten. Dagegen ist der Grundstoff völlig von gleicher Art. Daß jedoch Erde und Wasser, Luft und Feuer die Grundstoffe darstellen, ist gewiß. In ihnen zeigen sich eben nach Anlage und Wirklichkeit die Eigenschaften im vorzüglichsten Zustand. Keiner dieser sinnlich wahrnehmbaren Grundstoffe ist ungemischt und ohne Zutat eines andren Grundstoffs. Insgeheim sind diese ja doch alle irgendwie gefälscht, sie haben mehr oder weniger Anteil aneinander genommen. Doch ist ihre Natur auch in der Mischung klar zu sehen. Jeder einzelne Grundstoff besitzt durch Verbindung zwei Eigenschaften, die ihm die Form geben. Die Erde z. B. ist trocken und kalt. Das Wasser ist kalt und feucht. Die Luft ist entsprechend ihrer eigenen Natur feucht und warm. Das Feuer ist warm und trocken. Freilich können die Eigenschaften selbst keine Grundstoffe sein. Körper können sich nicht aus körperlosen Eigenschäften bilden; ebenso wenig vermögen die andren Körper, die keine hervorragende und keine wirksame Eigenschaft haben, als Grundstoffe zu diesen. Die Grundstoffe würden sich ins Unbegrenzte erstrecken, wenn alle Dinge des Daseins die Eigenschaft des Mehr und Weniger besäßen und wenn sich an ihnen nicht unterscheiden ließe, welche Grundstoffe zu welchen Dingen gehören. Folglich muß der Grundstoff auch ein S. 43 Körper sein, und zwar ein einfacher Körper, der bei seiner Wirksamkeit die Eigenschaften in vorzüglicher Beschaffenheit besitzt; darunter verstehe ich Wärme, Kälte, Feuchtigkeit und Trockenheit. Das sind die einzigen Eigenschaften, die jede Wesenheit vollständig verändern. Von den übrigen Eigenschaften leistet auch nicht eine dies. So färbt z. B. das Weiße, wenn es an einen Körper kommt, ihn nicht völlig in dem Umfang weiß, wie die Wärme ihn erhitzt, und wie ihn die Kälte frieren macht. Auch gibt es neben der Farbe sonst keine Eigenschaften, die eine völlige Veränderung herbeiführen. Die Grundstoffe sind einander entgegengesetzt, die auf Grund zweier Eigenschaften entgegengesetzt sind; z. B. ist das Wasser, das kalt und feucht ist, dem Feuer entgegengesetzt, das warm und trocken ist. Die Erde, die kalt und trocken ist, steht im Gegensatz zur warmen und feuchten Luft.
Die entgegengesetzten Grundstoffe konnten sich nicht miteinander verknüpfen, wenn nicht ein Bindemittel dazwischen trat, das sie zusammenband. Deswegen stellte der Schöpfer mitten zwischen die Erde und die Luft, die Gegensätze bilden, das Wasser. Er gab ihm zwei Eigenschaften: Kälte und Feuchtigkeit. Dadurch konnte es sich mit den Enden (von Erde und Luft) verbinden und die beiden Grundstoffe zusammenschließen. Durch die Kälte steht das Wässer mit der Erde in enger Verwandtschaft. Durch die Feuchtigkeit hängt es mit der Luft zusammen. Ferner stellte Gott zwischen das Wasser und das Feuer, die ebenfalls Gegensätze sind, die Luft. Durch ihre feuchte Eigenschaft ist sie mit dem Wasser, durch ihre warme mit dem Feuer verwandt. Dergestalt verknüpfte er die Gegensätze miteinander durch einige Stoffe in der Mitte; diese halten sich selbst und die Grundstoffe, die verbunden werden, zusammen. Das Band von solcher Art ist ausgezeichnet. Jeden einzelnen dieser Grundstoffe verknüpfte es durch die eine Eigenschaft mit dem vorhergehenden, durch die andre mit dem folgenden Grundstoff. Zum Beispiel ist das Wasser kalt und feucht. Nun hängt es durch seine Kälte mit der Erde zusammen, die durch ihren Aufstieg vor dem Wasser bestand. Durch die Feuchtigkeit steht sie mit der Luft in Zusammenhang, die später da war. Aehnlich verbindet sich auch die Luft durch die Feuchtigkeit mit dem Wasser, das vor der Luft vorhanden war. Durch die Wärme steht sie mit dem Feuer in Verbindung, das nach der Luft kam. Auch das Feuer hängt durch die Wärme mit der Luft zusammen, die vor dem Feuer bestand: Durch seine Trockenheit steht das Feuer in Zusammenhang mit der Erde durch seine Umbiegung und Wendung auf die Spitze hin. So hängt auch die Erde durch die Kälte mit dem Wasser, durch die Trockenheit mit dem Feuer infolge Umbiegung zusammen. Damit die Grundstoffe nicht allein im Verhältnis des Auf- und Abstiegs, sondern auch in dem S. 44 der Kreisbewegung zueinander stehen, so bog und bezog der Schöpfer auf eine Art ihre Spitzen zueinander. Ich denke hier an die Grundstoffe: Feuer und Erde. Wenn z. B. das Feuer nur die Wärme abwirft, wird es zu Erde. Das zeigt sich an den Blitzen. Wenn nämlich das Feuer herabstürzt und aus dem überhitzten Zustand in einen kühlen übergeht, so wird es zu Stein. Deshalb stürmt jeder Blitz mit Stein und Schwefel dahin. Der Schwefel ist gleichwie erkaltetes Feuer nicht mehr in Wirklichkeit warm, sondern nur nach der Anlage; aber auch trocken ist er in Wirklichkeit. Bloß die Grundstoffe besitzen die Eigenschaften in Wirklichkeit. Alle übrigen Stoffe haben, wenn sie sich nicht zu einem Grundstoff gesellen, die Eigenschaften nur der Anlage nach. Damit die Grundstoffe und ihre Mischungen niemals untergehen, traf der Schöpfer weise Anordnungen in dieser Richtung: die Grundstoffe sollten sich gegenseitig in sich und in ihre Mischungen verändern, andrerseits sollten sich die Zusammensetzungen in ihre Grundstoffe wieder auflösen.
So bleiben tatsächlich die Grundstoffe dauernd erhalten, die sich aus einer beständigen Wechselerzeugung bilden. Erde wird z. B., wenn sie verschlammt ist, zu Wasser. Wenn Wasser sich verdichtet und verschlammt hat, so entsteht Erde. Erwärmt und verdampft Wasser, so wird es zu Luft. Gepreßte und dichte Luft ergibt Wasser. Trockene Luft verwandelt sich in Feuer. So wird aber auch das Feuer nach seinem Erlöschen und der Preisgabe der Trockenheit zu Luft. Luft ist ja Verlöschen des Feuers und Dampf erhitzten Wassers. Aus beiden Naturvorgängen ergibt sich demnach klar: aus Wärme entsteht Luft. Denn das Wasser wird nach seiner Erwärmung ebenso wie das Feuer nach seinem Erlöschen zu Luft. Demnach ist die Luft ihrer eigenen Natur gemäß warm. Kalt wird sie durch ihre Nachbarschaft mit dem Wasser und der Erde. Die unteren Teile der Luft, die nahe der Erde liegen, sind kalt; warm dagegen ihre oberen Teile, die dem Feuer zugekehrt sind. Das geschieht wegen der Weichheit und der leichten Empfindlichkeit der Luft. Schnell verläßt und verändert sie ja ihre eigene Natur. Aristoteles behauptet: es gibt zwei Arten der Luft; die eine ist dampfartig und kommt aus der Ausdünstung des Wassers; die andre ist rauchartig und entstammt dem Verlöschen des Feuers. Die rauchartige ist warm; die dampfartige ist am Ort ihrer Erzeugung an sich warm; doch erkaltet sie nach und nach beim Weiterziehen, und bei beständigem Fortgang verwandelt sie sich zu Wasser. Aristoteles nahm eine doppelte Natur der Luft an, um verschiedenen andren törichten Ansichten zu entgehen, sowie mit Rücksicht darauf, daß die höheren und von der Erde weit entfernten Gebiete kälter scheinen. Aus der Vereinigung dieser vier Grundstoffe entstehen eben alle Körper, die der Pflanzen S. 45 und der Tiere; dabei zieht die Natur die reinsten Grundstoffe zur Schaffung dieser Körper heran.
Aristoteles nennt diese Körper natürliche Körper. Sie bilden sich nicht durch Anhäufung. Vielmehr mischen sie sich alle vollständig zu einer Einheit und formen dadurch den Körper zu einer Einheit, der ihnen gegenüber von andrer Art ist. So sind nämlich die Körper vereinigt, daß man sie nicht zu trennen vermag; auch kann man nicht gesondert die Erde, nicht gesondert das Wasser, die Luft und das Feuer betrachten; denn es hat sich aus dem Zusammenschluß der vier Grundstoffe ein einziger Körper entwickelt, der gegenüber diesen Grundstoffen von andrer Art ist; derselbe Vorgang begegnet z. B. bei der Vierkräutermischung. Da ist eben auch die Vierkräutermischung von andrer Art gegenüber den Stoffen, woraus sie zusammengesetzt ist. Doch liegt der Fall hier etwas anders. Die Grundstoffe bilden ja nicht durch Hinzufügen der kleinsten Teilchen, wie es bei der Vierkräutermischung geschieht, die Körper, sondern durch Veränderung und Vereinigung. Andrerseits lösen sich die Körper bei ihrer Vernichtung wieder in die Grundstoffe auf. So bleiben sämtliche Grundstoffe dauernd erhalten; sie reichen zur Erzeugung der Geschöpfe hin, ohne sich jemals zu vermehren oder zu verringern. Deswegen bemerkt Aristoteles: die Entstehung eines Dinges bedeutet den Untergang eines andern, das Verschwinden eines Dinges enthält die Entstehung eines andern; das gilt nicht nur bei der Seele, wie schon oben ausgeführt ist, sondern auch beim Körper.
Platon vertritt die Meinung: die drei Gründstoffe verwandeln sich ineinander; die Erde bleibt jedoch unverändert. Er vergleicht dabei die festen Bestandteile der geradlinigen Figuren mit jedem einzelnen Grundstoff. Mit der Erde vergleicht er den Würfel, da er die unbeweglichste der übrigen Figuren ist. Mit dem Wasser vergleicht er das Ikosaeder, das sich am schwersten unter den übrigen Figuren bewegen läßt. Die Pyramide, die bewegbarste Figur, vergleicht er mit dem Feuer. Mit der Luft vergleicht er das Oktaeder, das sich leichter als Wasser, aber schwerer als Feuer bewegen läßt. Auf Grund dieser Figuren führt Platon den Beweis für die Annahme: die drei Grundstoffe verwandeln sich ineinander; die Erde hingegen ist dafür unempfänglich. Die drei Figuren z. B.: die Pyramide, das Oktaeder und das Ikosaeder bestehen aus ungleichseitigen Dreiecken; der Würfel jedoch besteht ans gleichseitigen Dreiecken. Mithin können sich alle Figuren, die aus den ungleichseitigen Dreiecken zusammengesetzt sind, auflösen, wieder vereinigen und ineinander verwandeln. Der Würfel vermag sich nach seiner Auflösung nicht in eine der drei anderen Figuren zu verwandeln; besteht er doch aus gleichseitigen Dreiecken, aus denen sich keine der drei anderen Figuren zusammensetzen läßt. Auch keine der drei Figuren kann sich ihrerseits in einen S. 46 Würfel verwandeln. Demnach müssen sich auch die Körper, die nach diesen Figuren gestaltet sind, so zueinander verhalten, wie es die genannten Figuren tun. Was die Erde anbelangt, so verharrt sie wahrlich nicht in Unempfindlichkeit; sie wird vielmehr von den Körpern zerteilt, die aus kleineren Teilen bestehen; sie löst sich wieder in ihre Grundstoffe auf; doch verwandelt sie sich auch nicht in die Körper, die sie aufteilen. Denn die Erde schließt sich wieder in sich zusammen und stellt sich wieder her; dieser Vorgang ist .im Wasser sichtbar. Wenn man z. B. ein wenig Erde ins Wasser wirft und es durcheinanderrührt, löst sich die Erde in Wasser auf. Hört man mit Rühren auf, dann setzt sich die Erde, wenn das Wasser zur Ruhe gekommen ist. In gleicher Weise muß man es auch von der ganzen Erde annehmen. Das ist keine Verwandlung, sondern eine Auflösung der Mischungen.
Platon behauptet: die Erde läßt sich auch von der Schärfe des Feuers auflösen. Nach ihrer Auflösung bewegt sie sich im Feuer oder in der Luftmasse, das heißt: nur dann, wenn die Luft die Erde aufgelockert hat, oder im Wasser, wenn die Erde davon aufgelöst ist. Mit einer andren Einteilung erklärt er: jeder einzelne Grundstoff besitzt drei Eigenschaften. Das Feuer enthält Schärfe, Dünnheit und Bewegung. Der andre äußerste Grundstoff, das heißt: die Erde, hat die Eigenschaften, die den eben genannten entgegengesetzt sind: Stumpfheit, Dichtigkeit und Ruhe; nach diesen Eigenschaften sind folglich das Feuer und die Erde entgegengesetzt; das war bei den anderen Eigenschaften, die untereinander vereinigt sind, nicht möglich. Von den beiden äußersten Grundstoffen wurden die Eigenschaften hergenommen; so sind die mittleren Grundstoffe entstanden. Vom Feuer werden z. B. zwei Eigenschaften entlehnt: die Dünnheit und die Bewegung; von der Erde bloß eine einzige: die Stumpfheit. Daraus setzt sich die Luft zusammen, die nur drei formbildende Eigenschaften hat: Stumpfheit, Dünnheit und Bewegung. Ferner werden zwei Eigenschaften von der Erde genommen: Stumpfheit und Dichtigkeit; vom Feuer indes nur eine: die Bewegung. Dadurch entsteht das Wasser, das seinerseits durch Stumpfheit, Dichtigkeit und Bewegung seine Form erhält. Wie also Schärfe zu Stumpfheit, so verhält sich Feuer zu Luft. Wie Dünnheit zu Dichtigkeit, so verhält sich Luft zu Wasser. Wie Bewegung zu Ruhe, so verhält sich Wasser zu Erde. Folglich verhält sich wie Feuer zu Luft, so Luft zu Wasser. Wie Luft zu Wasser, so verhält sich Wasser zu Erde. Denn die flachen Körper werden naturgemäß von einem einzigen Mittel, das heißt: von der Analogie, die festen Körper von zwei Mitteln zusammengehalten. Gelehrte jedoch drücken es anders aus: die Grundstoffe haben Eigenschaften; so besitzen z. B. die Erde und das Wasser Schwere, mit der sie von Natur in die Tiefe streben; die Luft und das Feuer haben S. 47 Leichtigkeit, womit sie sich von Natur in die Höhe bewegen. Die Stoiker lehren: die einen Grundstoffe sind handelnd, die andren leidend. Handelnd sind Luft und Feuer; leidend sind Erde und Wasser.
Aristoteles führt noch einen fünften Körper ein, der sich im Aether und in Kreisform bewegt. Er will den Himmel nicht aus den vier Grundstoffen entstanden sein lassen. Er nennt den fünften Körper „in kreisförmiger Bewegung", weil er sich im Kreis um die Erde dreht. Platon erklärt dagegen mit beredter Sprache: der Himmel besteht aus Feuer und Erde. Er äußert sich folgendermaßen: „Körperhaft, sichtbar und greifbar muß das Gewordene sein; aber ohne Feuer kann nie etwas sichtbar werden. Es kann auch nichts Greifbares ohne etwas Festes geben. Etwas Festes besteht ferner nicht ohne Erde. Als Gott den Körper des Weltalls zusammenzufügen begann, schuf er ihn deshalb aus Feuer und Erde. Aber zwei Dinge allein lassen sich unmöglich ohne ein drittes schön zusammenstellen. Ein Band muß in der Mitte zwischen beiden liegen, das sie vereint. Der Bänder schönstes ist das gewiß, das sich selbst sowie die verbundenen Dinge zu einer möglichst engen Einheit verknüpft. Das leistet freilich von Natur aus hervorragend die Analogie." Unter „Band" versteht Platon die zwei mittleren Grundstoffe, die aus der oben genannten Analogie genommen sind. Die Verteidiger der hebräischen Lehren sind über den Himmel und die Erde verschiedener Meinung. Fast alle andern Forscher lehren: der Himmel und die Erde sind aus keinem Stoff entstanden, der schon vorher zugrunde lag. Denn Moses spricht: „Im Anfang schuf Gott den Himmel und die Erde". Apollinaris vertritt die Ansicht: Gott hat den Himmel und die Erde aus der Hölle erschaffen. Moses hatte freilich bei der Erschaffung der Welt nicht die Hölle erwähnt, da sie schon bestanden hatte. Im Buche Job heißt es: „Der die Hölle erschaffen hat". Apollinarios läßt mithin aus ihr gleichwie aus einem Stoff die ganze übrige Welt entstanden sein; die Hölle ist nicht ungeschaffen; vielmehr ist sie erschaffen worden vor allen Dingen körperlicher Art; der Schöpfer richtete sie schon vorher zur Grundlage sämtlicher anderen Dinge her. Auch der Name der Hölle enthüllt die Unbegrenztheit des Stoffs. Aber das ist ohne Bedeutung, mag auch die Sache liegen wie sie will. So zeigt sich ja in der Tat Gott als Gott und Schöpfer aller Dinge, der aus nichts alles erschaffen hat. Gegen die Vertreter der Auffassung: es gibt nur einen einzigen Grundstoff, das Feuer, die Luft oder das Wasser, werden die Worte des Hippokrates genügen: „Wäre der Mensch das einzige Wesen, dann empfände er niemals Schmerz. Es gäbe auch keinen Anlaß, wodurch er als einziger Mensch Schmerz empfinden sollte. Empfände er Schmerz, so wäre der Mensch das einzige Wesen, das ihn heilte. Denn was Schmerz empfinden soll, muß sich mit Empfindung verändern. Gäbe es S. 48 indessen nur einen einzigen Grundstoff, so könnte er sich in nichts verändern. Wenn er sich nicht verwandelte, sondern bei sich selbst beharrte, so empfände er keinen Schmerz, auch wenn er sinnbegabt wäre. Aber auch das sinnlich Leidende muß von einem andern leiden. Gäbe es freilich nur einen einzigen Grundstoff, so fände sich neben der des einzigen Grundstoffs keine zweite Eigenschaft, durch die der Mensch zu leiden hätte. Wie sollte er da Schmerz empfinden, wenn er sich nicht verändern und leiden könnte?" Im Anschluß an den Nachweis der Unmöglichkeit dieses Gedankens fügt er noch als Zugeständnis bei: „Empfände er aber auch Schmerz, so wäre er das einzige Wesen, das heilen könnte. Nun ist er freilich nicht das einzige Wesen, das heilt; sondern es gibt viele Wesen. Also ist der Mensch nicht das einzige Wesen."
Aber auch vor allem aus dem Umstand ergibt sich die Vierzahl der Grundstoffe, womit die Denker jeder für sich ihre eigene Lehrmeinung aufzubauen versuchen. Thales z. B. bezeichnet nur das Wasser als Grundstoff; damit versucht er den Beweis der Abstammung der übrigen drei Grundstoffe von diesem (dem Wasser); die Grundlage des Wassers ist die Erde; der dünnere Teil des Wassers ist die Luft; das Feuer ist noch dünner als die Luft. Anaximenes nennt nur die Luft einen Grundstoff; auch er versucht ähnlich den Nachweis der Herleitung der übrigen Grundstoffe aus der Luft. Herakleitos und Hippasos von Metapont haben das Feuer als Grundstoff bezeichnet und dabei diese gleichen Beweisgründe benutzt. Also auch diese Philosophen erklären das Feuer für die Mutter der übrigen Grundstoffe; von den andren Denkern entscheidet sich der eine für das Wasser, der zweite für die Luft; daraus wird bewiesen, daß sich alle Grundstoffe ineinander verwandeln, so müssen sie alle Grundstoffe sein. Welchen der vier Grundstoffe man auch nehmen mag, man wird finden: auch dieser stammt von einem andern. Der Körper dient als Organ der Seele; er wird zugleich durch die seelischen Kräfte in Teile getrennt. Ist er doch für diese Kräfte als nützlich und geeignet geschaffen worden, damit keine Kraft der Seele vom Körper gehindert wird. Jeder einzelnen seelischen Kraft sind zur Tätigkeit eigene Körperteile zugewiesen worden; das wird die Schrift im weiteren Verlauf erweisen. Die Seele hat die Rolle eines Künstlers. Der Körper nimmt die Stelle eines Werkzeugs ein. Stoff heißt das, worum sich die Handlung bemüht. Die Ausführung ist die Handlung an sich. Zum Beispiel: gewissermassen als Stoff liegt die Frau zugrunde. Denn mit ihr gibt sich die Handlung ab. Die Handlung ist Ehebruch, Unzucht oder Ehe. — Die seelischen Vermögen indes zerfallen in das Vorstellungsvermögen, in die Denkkraft und in das Gedächtnis.