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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
4.
Il est inutile de rechercher en quel lieu chaque évangéliste a écrit; j’aime mieux m’attacher à vous faire voir dans toute la suite de cette prédication, qu’ils ne se sont point combattus l’un l’autre; et il semble , lorsqu’on les accuse de ces petites contradictions apparentes, qu’on leur aurait voulu imposer une loi sévère de se servir tous des mêmes mots et des mêmes expressions.
Je pourrais parler ici de beaucoup d’écrivains, très-fiers de leur éloquence et de leur savoir, qui ont composé des livres sur une même matière et qui ont été non-seulement différents entre eux, mais même entièrement contraires les uns aux autres. Il y a bien de la différence entre ne dire pas les mêmes choses, ou en dire d’entièrement opposées. Mais je ne m’arrête pas à cela. Dieu me garde de chercher l’apologie des saints évangélistes dans l’extravagance de ces faux sages. Je ne prétends point me servir du mensonge pour établir la vérité. Je me bornerai à demander si une doctrine contradictoire dans ses parties aurait acquis une bien grande autorité dans le monde, si elle aurait prévalu sur les autres, si enfin des hommes dont les discours se seraient détruits réciproquement, auraient pu s’acquérir la créance et l’admiration de toute la terre. On sait de plus qu’ils avaient beaucoup de témoins et d’ennemis de leur doctrine. Car ils n’écrivaient point dans un coin du monde, et ils ne cachaient rien de leurs dogmes; ils couraient les terres et les mers; et ils parlaient devant tous les peuples : ils lisaient alors comme nous lisons encore aujourd’hui, ces livres saints en présence de leurs ennemis; néanmoins leur doctrine n’a jamais blessé personne par ses contradictions. Et nous ne devons pas nous en étonner, puisque la force et la vertu de Dieu même les accompagnait partout, et leur faisait faire tout ce qu’ils faisaient..
A moins de cela comment un publicain, un pêcheur, des hommes grossiers et ignorants eussent-ils pu annoncer des vérités si grandes et si relevées? Car ils publiaient et persuadaient: avec une certitude merveilleuse des mystères dont les anciens philosophes n’ont pu même se former la moindre idée; et ils les ont publiées non-seulement durant leur vie, mais encore après leur mort; et non à quinze ou vingt personnes, non à cent, non à mille ou à dix mille, mais à des villes, et à des peuples entiers, aux Grecs et aux barbares, sur mer et sur terre, dans les lieux habités, et dans le fond des déserts.
Mais de plus ils annonçaient aux hommes une doctrine élevée au-dessus de la nature humaine. Ils ne disaient rien de terrestre, et ils ne parlaient que des choses du ciel. Ils prêchaient une. vie et un royaume dont on n’avait jamais entendu parler. Ils découvraient d’autres richesses et une autre pauvreté; une autre liberté, et une autre servitude; une autre vie, et une autre mort; un nouveau monde, et une manière de vie toute nouvelle; et enfin un changement, et comme un renouvellement général de toutes choses.
Ils étaient bien éloignés ou d’un Platon qui a tracé l’idée de cette république ridicule, ou d’un Zénon, ou de ces autres philosophes qui ont formé des projets de gouvernements et de républiques, et qui ont voulu se rendre les législateurs des peuples. Il ne faut que lire ces auteurs pour voir que c’est le démon, ce tyran des âmes, cet ennemi de la chasteté, et de toutes les vertus qui les a animés, et qui a répandu de si profondes ténèbres dans leur esprit pour confondre par eux tout l’ordre des choses. Car si l’on considère cette communauté des femmes qu’ils ont voulu introduire; ces spectacles honteux et publics de filles nues ; ces mariages clandestins qu’ils autorisaient; et ce renversement universel de ce qu’il y a de plus naturel et de plus juste dans le monde; que peut-on dire autre chose sinon que toutes ces maximes étaient des inventions du démon, qui voulait détruire par eux les lois les plus inviolables de la nature? Et certainement toutes ces choses qu’ils soutiennent lui sont tellement contraires, qu’elle se rend témoignage à elle-même en les abhorrant, et en ne voulant pas seulement les entendre nommer. Et cependant ces philosophes avaient alors la liberté tout entière de publier ces maximes si étranges, sans craindre ni les persécutions ni les périls; et ils s’efforçaient de les insinuer dans les esprits, en les parant de tous les plus beaux ornements de l’éloquence.
L’Evangile au contraire qui n’était prêché que par des pauvres et des pêcheurs persécutés (9) de tout le monde, traités comme des esclaves, et exposés à tous les périls, a été embrassé tout d’un coup avec un profond respect par les savants et par les ignorants; par les libres et par les esclaves; par les gens de guerre et par les princes, en un mot par les Grecs et par les peuples les plus barbares.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
4.
Auf den Ort nun, an dem ein jeder schrieb, brauchen wir kein besonderes Gewicht zu legen; daß dagegen keiner von ihnen im Widerspruch gegen die anderen schrieb, das werden wir im ganzen weiteren Verlauf zu zeigen versuchen. Wenn du sie aber des Widerspruchs anklagst, so verlangst du damit nicht mehr und nicht weniger, als daß jeder nicht nur sachlich, sondern sogar bis auf die Redewendungen mit den anderen übereinstimme. Da will nun nicht darauf hinweisen, daß auch von denen, die sich so viel auf ihre Rhetorik und Philosophie einbilden, manche ganze Bände über denselben Gegenstand geschrieben haben, und dabei nicht nur bloß verschiedene Ansichten vertraten, sondern sich auch geradezu widersprachen. Etwas anderes ist es nämlich, Unterschiede in der Darstellung aufweisen, etwas anderes, sich direkt widersprechen. Ich will mich aber nicht weiter darüber verbreiten; denn ferne sei es von mir, mit der Torheit jener das Evangelium decken zu wollen; ich will nicht aus der Lüge die Wahrheit beweisen. Aber diese Frage möchte ich doch gerne stellen: Wie hätte1 Glauben finden können, wenn es Widersprüche enthielte? Wie hätte es zum Siege gelangen können? Wie hätten Leute, die sich selbst widersprachen, in der ganzen Welt Bewunderung, Glaube und Lob finden können? Waren ja doch viele Zeugen dessen vorhanden, was sie sagten, viele auch, die ihre Gegner und Feinde waren. Denn sie schrieben ihr Evangelium nicht in irgendeinem unbekannten Erdenwinkel, um es dann zu verbergen; im Gegenteil, sie verkündeten es überall, zu Wasser und zu Land, so daß alle es hören konnten. Sogar im Beisein S. 20ihrer Feinde wurde es gelesen, wie es auch heutzutage noch geschieht, und niemand hat noch an irgend etwas darin Anstoß genommen. Und das ist leicht zu begreifen. Es war eben die Kraft Gottes, die überall Eingang fand und in allen wirkte. Oder wie hätten sonst ein Zöllner, ein Fischer und ungebildete Leute solche Weisheit an den Tag legen können? Denn was die Heiden sich nicht einmal hatten träumen lassen, das haben diese mit großer Überzeugungskraft verkündet und fanden Glauben, und dies nicht bloß im Leben, sondern selbst nach dem Tode. Auch bekehrten sie nicht bloß zwei Menschen oder zwanzig, nicht etwa nur hundert oder tausend oder zehntausend, nein, sie bekehrten ganze Städte, Völker und Nationen, die Erde und das Meer, Griechenland und die Barbarenreiche, die bewohnte und unbewohnte Welt. Dazu haben sie Dinge verkündet, die weit über unsere Natur hinausgehen. Denn sie haben nicht von irdischen, sondern nur von himmlischen Dingen geredet, haben uns eine andere ganz neue Lebensweise gelehrt, haben Reichtum und Armut, Freiheit und Sklaverei, Leben und Tod, Welt und Gesittung, kurz, alles in neuem Licht erscheinen lassen.
Das war nicht wie bei Plato, der jenen lächerlichen Idealstaat2 erfunden, nicht wie bei Zeno3 oder wer sonst noch über die Pflichten des Lebens schrieb oder solche Gesetze aufstellte. Diese alle haben durch den Inhalt ihrer Schriften allein schon bewiesen, daß ein böser Geist aus ihrer Seele sprach, ein schlimmer Dämon, der unserer Natur nachstellt, ein Feind der Sittenreinheit, der aus Haß gegen alle Ordnung das Oberste zu unterst gekehrt. Denn was kann man überhaupt noch von Leuten sagen, die Weibergemeinschaft einführen wollen, die Jungfrauen unbekleidet in der Palästra einherführen zum Schauspiel der Leute, welche die heimlichen Ehen erlauben, kurz, alles umkehren und verwirren, und die der Natur gezogenen Schranken S. 21umstürzen? Denn, daß all diese genannten Dinge Erfindungen des Teufels sind und etwas Unnatürliches, das kann uns wohl die Natur selbst bezeugen, die sich gegen solche Verirrungen sträubt. Und all das haben4 nicht etwa unter Verfolgungen, Gefahren und Kämpfen geschrieben, sondern ganz unbehindert und in aller Freiheit, und haben es auch noch auf alle Weise recht verlockend dargestellt. Die Fischer dagegen hatten Mißhandlungen, Geißelungen und Gefahren zu ertragen, und doch ward ihre Botschaft von Ungebildeten und Gelehrten, Sklaven und Freien, Königen und Soldaten, Barbaren und Griechen mit größter Bereitwilligkeit aufgenommen.