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De l'âme
III.
Plût au ciel que « les hérésies n'eussent jamais été un mal nécessaire, afin que l'on reconnût où était la vérité éprouvée! » nous n'aurions rien à démêler sur l'âme avec les philosophes, que j'appellerai les patriarches des hérétiques. De là vient que l'Apôtre voyait d'avance dans la philosophie le renversement de la vérité. En effet, c'est à Athènes, qu'il avait reconnue pour une cité instruite et polie; c'est après avoir connu la science de tous ces débitants de sagesse et d'éloquence, qu'il conçut cette maxime qui devait nous servir d'avertissement. Il se passe pour l'explication de l'âme quelque chose de semblable. Toutes les doctrines philosophiques des hommes mêlent sur ce point l'eau au vin. Les uns nient qu'elle soit immortelle, les autres affirment qu'elle est plus qu'immortelle; ceux-ci disputent de sa substance, ceux-là de sa forme, d'autres de chacune de ses facultés. Ceux-ci font dériver son essence d'autre part; ceux-là emportent ailleurs sa destinée, selon qu'ils se sont laissé persuader par la majesté de Platon, la vigueur de Zenon, la méthode d'Aristote, la stupidité d'Epicure, les larmes d'Heraclite, ou la fureur d'Empédocle. La sagesse divine s'est méprise, j'imagine, en établissant son berceau dans la Judée plutôt que dans la Grèce; le Christ s'est trompé également en appelant à sa prédication des pêcheurs plutôt que des sophistes. Toutes les vapeurs qui s'élèvent de la philosophie pour obscurcir l'air pur et serein de la vérité, les Chrétiens devront les dissiper, soit en ruinant les argumentations primordiales, c'est-à-dire philosophiques, soit en leur opposant les maximes célestes, c'est-à-dire émanées du Seigneur, afin que d'un côté tombent les raisonnements par lesquels la philosophie égare les païens, et que de l'autre soient réfutés les principes par lesquels l'hérésie ébranle les fidèles. Un point a été déjà décidé contre |7 Hermogène, ainsi que nous l'avons dit en commençant. Nous soutenons que l'âme a été formée du souffle de Dieu et non de la matière, ayant pour nous dans cette circonstance la règle inviolable de la parole divine: « Il répandit sur son visage un souffle de vie, et l'homme eut une âme vivante. » Par le souffle de Dieu conséquemment. Après cette déclaration, il n'y a plus rien à examiner. Cette vérité a son titre et son hérétique. Je commence par les autres questions.
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A Treatise on the Soul
Chapter III.--The Soul's Origin Defined Out of the Simple Words of Scripture.
Would to God that no "heresies had been ever necessary, in order that they which are approved may be made manifest!" 1 We should then be never required to try our strength in contests about the soul with philosophers, those patriarchs of heretics, as they may be fairly called. 2 The apostle, so far back as his own time, foresaw, indeed, that philosophy would do violent injury to the truth. 3 This admonition about false philosophy he was induced to offer after he had been at Athens, had become acquainted with that loquacious city, 4 and had there had a taste of its huckstering wiseacres and talkers. In like manner is the treatment of the soul according to the sophistical doctrines of men which "mix their wine with water." 5 Some of them deny the immortality of the soul; others affirm that it is immortal, and something more. Some raise disputes about its substance; others about its form; others, again, respecting each of its several faculties. One school of philosophers derives its state from various sources, while another ascribes its departure to different destinations. The various schools reflect the character of their masters, according as they have received their impressions from the dignity 6 of Plato, or the vigour 7 of Zeno, or the equanimity 8 of Aristotle, or the stupidity 9 of Epicurus, or the sadness 10 of Heraclitus, or the madness 11 of Empedocles. The fault, I suppose, of the divine doctrine lies in its springing from Judaea 12 rather than from Greece. Christ made a mistake, too, in sending forth fishermen to preach, rather than the sophist. Whatever noxious vapours, accordingly, exhaled from philosophy, obscure the clear and wholesome atmosphere of truth, it will be for Christians to clear away, both by shattering to pieces the arguments which are drawn from the principles of things--I mean those of the philosophers--and by opposing to them the maxims of heavenly wisdom--that is, such as are revealed by the Lord; in order that both the pitfalls wherewith philosophy captivates the heathen may be removed, and the means employed by heresy to shake the faith of Christians may be repressed. We have already decided one point in our controversy with Hermogenes, as we said at the beginning of this treatise, when we claimed the soul to be formed by the breathing 13 of God, and not out of matter. We relied even there on the clear direction of the inspired statement which informs us how that "the Lord God breathed on man's face the breath of life, so that man became a living soul" 14 --by that inspiration of God, of course. On this point, therefore, nothing further need be investigated or advanced by us. It has its own treatise, 15 and its own heretic. I shall regard it as my introduction to the other branches of the subject.