CHAPITRE III. EXPLICATION DES PAROLES DE L'APÔTRE, RELATIVES A LA FEMME QUI SE SÉPARE D'UN MARI ADULTÈRE.
3. Revenons à ces paroles de l'Apôtre « Quand à ceux qui sont dans le mariage, j'ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, à la femme ne de ne point se séparer de son mari ; si elle se sépare, qu'elle reste dans la continence ». Qu'il nous permette de l'interroger comme s'il était présent devant nous: Pourquoi, ô Apôtre, ces mots : « Si elle se sépare, qu'elle demeure dans la continence ? » Est-il permis, oui ou non, de se séparer ? Si cela n'est pas permis, pourquoi ordonner à celle qui se sépare de rester dans la continence ? Si cela est permis, cette permission doit assurément avoir quelque raison d'être. Quelle est cette raison ? Je n'en trouve aucune autre que la raison formulée par le Sauveur, je veux dire la fornication. Quand donc l'Apôtre condamne à la continence la femme qui se sépare de son mari, il s'adresse évidemment à celle qui s'en sépare pour le seul motif qui rend cette séparation légitime. En effet voici le précepte : « J'ordonne à la femme de ne point se séparer; si elle se sépare , qu'elle reste dans la continence ». Cette défense doit être respectée par celle qui se sépare; celle-ci doit donc rester dans la continence. S'il n'est pas ici question de la femme qui a le pouvoir de se séparer (et elle n'a ce pouvoir qu'en raison de la fornication de son mari) comment lui ordonner de rester dans la continence si elle se sépare ? Ce serait mettre sur les lèvres de l'Apôtre ce langage absurde si une femme se sépare de son mari sans que celui-ci se soit rendu coupable de fornication, qu'elle reste dans la continence, et cependant il est absolument défendu à une femme de , quitter son mari quand il n'est point adultère ! Je pense que vous comprenez maintenant combien votre interprétation est opposée au lien conjugal, puisque le Seigneur n'autorise les époux à embrasser la continence, même pour un temps, que quand tous deux y sont pleinement consentants.
