IV.
Ecoutons Parménien : « Il suit de là », dit-il, « que l'univers a été souillé par les crimes des traditeurs et des autres sacrilèges; car si dans les temps de persécution le monde fut témoin de beaucoup de crimes du même genre, cependant, en provinces les peuples ne se séparèrent jamais ». Ne dirait-on pas qu'il ne pouvait y avoir aucun pécheur secret, ou qu'on n'en accusa aucun de manière à pouvoir le condamner sans aucune témérité; ou bien encore que certains pécheurs furent livrés et condamnés , sans que pour cela ils aient troublé ou divisé les Eglises , par la raison que les crimes qu'on leur reprochait n'avaient aucune publicité? Il suivait delà que pour assurer la paix du Seigneur on fermait les yeux sur certains criminels, ou sur les crimes incertains, se contentant de frapper ceux qui étaient tellement publics et évidents que les condamnés se trouvaient dans l'impossibilité de feindre l'innocence pour tromper les peuples, et qu'ainsi jamais la paix ne pouvait être troublée. Enfin, quant à l'Afrique en particulier, comment le fléau du schisme aurait-il pu s'y abattre, si toujours l'évidence des preuves de conviction avait pu déjouer les fictions auxquelles la malveillance eut trop souvent recours?
