V.
Nous avons tant de persécutions à subir, tant de périls à surmonter, et nous nous plaisons à prolonger notre séjour ici bas, au milieu des glaives du démon Ah! qu il serait plus sage d’invoquer le secours de la mort pour hâter notre retour auprès du Christ ! En vérité, nous dit-il, vous pleurerez, vous gémirez et le monde se réjouira; vous serez tristes, mais votre tristesse sera changée en joie. Qui ne désirerait être exempt de tristesse? qui ne se hâterait d’accourir à la joie? (285)
Or, le Seigneur nous déclare quand notre tristesse sera changée en joie : Je vous reverrai, dit-il, et votre coeur se réjouira et personne ne vous enlèvera votre joie (Joan., VI.). Puisque notre joie consiste à voir le Christ et qu’elle ne peut pas exister sans cette vue, quel aveuglement, quelle démence, d’aimer les chagrins, les peines, les larmes de cette vie, et de ne pas hâter de ses voeux l’avènement de ce bonheur que personne ne peut nous ravir!
