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Il lui était défendu de se découvrir la tête. Il portait un bonnet où, sur la partie qui descendait sur le front, le nom de « Dieu » était écrit. Il avait le diadème. Il fallait qu'il eût trente-trois ans accomplis, c’est-à-dire qu’il fût de l'âge de Jésus-Christ quand il est mort, et il devait être toujours revêtu de sa gloire. Il ne lui était pas permis de déchirer ses habits, parce qu'ils étaient blancs et sans tache; et on les faisait avec de la laine d'une brebis tondue pour la première fois. Aussi Thamar, ayant perdu sa virginité, mit sa robe en pièces, et Caïphe, étant destitué du sacerdoce, déchira en public ses vêtements. Et le grand prêtre n'allait pas où il y avait un corps mort, car il n'entrait pas où il y avait du péché, qui est accompagné de la mort. « L’âme, » dit l'Ecriture, « qui aura péché, mourra. » Quelque riche que fût une personne, quelle que fût son autorité, et quelque quantité de victimes qu'elle pût offrir, le grand prêtre n'en approchait pas et ne la voyait pas si elle était morte, c'est-à-dire : si elle avait péché. Au contraire, si elle ressuscitait, qu'elle sortît du tombeau à la voix du Seigneur qui l’appelait, et, qu'étant délivrée des bandelettes du péché, elle marchât libre, le grand prêtre demeurait chez elle et mangeait avec elle après sa résurrection. Il lui était défendu d'offenser Dieu à cause de son père et de sa mère; car l'affection que l’on a pour eux nous porte sans doute à beaucoup de choses; et souvent une parenté fondée sur la chair et le sang est cause de la perte de l'âme et de celle du corps. «Celui, » dit l'Evangile, «qui aime son père ou sa mère plus que Jésus-Christ n'est pas digne de Jésus-Christ ; » et un disciple voulant aller ensevelir son père, le Sauveur le lui défendit. Combien y a-t-il de solitaires que le désir de secourir leur père et leur mère a perdus! Si notre père ou notre mère ne doit pas noms être une occasion de souillure, à plus forte raison nos frères , nos sœurs, notre famille et nos serviteurs. Nous sommes de la race choisie et de l’ordre des prêtres-rois. Ne considérons que ce père qui ne meurt jamais ou qui ne meurt que pour nous, et qui, étant en vie, c'est-à-dire: exempt de péché, a voulu endurer la mort afin de nous rendre la vie. S'il nous reste quelque chose de l'Egypte que le prince du siècle puisse reconnaître comme étant à lui, laissons-le où il est, entre les mains de la femme égyptienne, Celui qui se sauva nu en chemise n'eût pu éviter de tomber sous la puissance de ceux qui le poursuivaient, s'il eût porté quelque chose et qu'il n'eût pas été dépouillé de tout. Acquittons-nous envers nos parents de ce qui leur est dû , pourvu toutefois qu'ils soient vivants, c'est-à-dire : qu'ils ne soient pas morts par le péché; et qu'ils s'estiment glorieux de ce que leurs enfants leur préfèrent Jésus-Christ. Ainsi, le grand prêtre ne sera pas obligé de s'éloigner de nous , et nous ne serons pas cause qu'il profane ce que Dieu a sanctifié en lui, puisque trous ne pécherons pas.
Nous rendrons aussi compte, au jour du jugement, de toutes les paroles inutiles que nous aurons dites ; car « tout ce qui n'édifie pas celui qui écoute met en danger celui qui parle. » Si, en disant ou en faisant quelque chose qui mérite de m'être reproché, je cesse d'être du nombre des saints et profane le note du Seigneur en qui je mets ma confiance; le grand prêtre- et l'évêque ont beaucoup plus de sujet d'appréhender, eux qui doivent être exempts de souillure, et d'une vertu si éminente qu'ils soient toujours du nombre des saints, et toujours prêts d'offrir à Dieu des victimes pour les péchés des hommes; eux qui sont médiateurs entre Dieu et les hommes, qui font avec leur bouche sacrée la chair de l'agneau; et sur qui (huile sainte du Sauveur a été répandue.
