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De la nature de l'homme
Chapitre III. DE L'UNION DE L'ÂME ET DU CORPS.
Cherchons maintenant comment se fait l'union de l'âme avec le corps inanimé : car c'est une chose fort obscure. Or, si l'homme est composé non-seulement d'un corps et d'une âme, mais, en outre, d'une intelligence, comme quelques-uns le prétendent, la chose devient encore bien plus difficile à expliquer. Mais, si d'autres principes encore, entrent dans la composition de l'homme, selon l'opinion de certains philosophes, la difficulté devient tout-à-fait inexplicable.
Toutes les choses qui entrent dans la composition d'une substance sont intimement unies : toutes les choses qui sont unies sont sujettes au changement, et ne gardent point leur premier état, comme nous le ferons voir en parlant des éléments. Comment donc le corps, étant uni à l'âme, reste-t-il toujours un corps? Et d'un autre 66 côté, comment l'âme qui est incorporelle, et qui a sa substance propre, peut-elle s'unir au corps, et devenir partie intégrante d'un animal, tout en conservant sa substance propre, distinctement, et incorruptiblement? Car il faut nécessairement que l'âme et le corps soient unis de telle manière qu'ils soient assujettis ensemble au changement et à la destruction, comme les éléments : ou, s'ils ne sont pas unis de la sorte, à cause des conséquences absurdes qui en résulteraient, ainsi que nous l'avons dit, il faut qu'ils soient joints comme le sont les danseurs dans un ballet, et comme un caillou est joint à un autre ; ou qu'ils soient mêlés ensemble, comme le vin et l'eau. Mais il a été démontré, dans le chapitre de l'âme, que l'âme ne peut pas être jointe au corps. Car il n'y aurait d'animé dans le corps que la partie qui toucherait l'âme, tout le reste serait inanimé : d'ailleurs on ne peut pas dire qu'il y ait de l'unité dans un assemblage de choses qui sont seulement rapprochées, comme, par exemple, du bois et du fer, ou d'autres choses de ce genre : et d'un autre côté, en mélangeant du vin et de l'eau, on les dénature tous les deux, car on n'a plus ni de l'eau pure, ni du vin pur. Au reste, bien que ce mélange s'opère par un rapprochement qui échappe à l'observation des gens, à cause de la ténuité des parties, on peut cependant obtenir de nouveau la séparation de ces parties mélangées : en effet, par le moyen 67 du papier, ou d'une éponge imbibée d'huile, on attire l'eau toute seule. Mais il est tout-à-fait impossible de séparer, d'une manière sensible, les choses qui sont parfaitement unies. Si donc il n'y a entre l'âme et le corps ni union, ni jonction, ni mélange, comment peut-on dire qu'ils forment ensemble un animal?
A cause de cette difficulté, Platon dit que l'être animé n'est point composé d'une âme et d'un corps; mais qu'il consiste dans une âme servie par un corps, et en quelque sorte, revêtue d'un corps. Cette explication, elle-même, n'est pas sans obscurité. Comment, en effet, l'âme ne fait-elle qu'un avec son vêtement? Est-ce que la tunique et le corps qu'elle revêt ne font qu'une seule chose?
Ammonius, maître de Plotin, expliquait ainsi la difficulté qui nous occupe. Il disait que les choses intellectuelles sont d'une telle nature, qu'elles s'unissent à celles qui peuvent les recevoir, comme les choses qui périssent ensemble; et qu'étant unies elles demeurent distinctes et incorruptibles, comme celles qui sont jointes1. Car, pour les corps, l'union produit un changement complet dans les choses unies, puisqu'elles deviennent d'autres corps : c'est ainsi que les éléments se changent en corps composés, la 68 nourriture en sang, le sang en chairs, et en d'autres parties du corps. Mais pour les choses intellectuelles, l'union se fait sans qu'il en résulte de changement ; car une chose de ce genre est essentiellement immuable, elle disparaît ou s'anéantit, mais elle n'est pas susceptible de changement. Or, elle ne peut pas être anéantie, car elle ne serait pas immortelle; et comme l'âme est la vie, si elle changeait dans l'union, elle deviendrait autre chose, et ne serait plus la vie. Que procurerait-elle donc au corps si elle ne lui donnait pas la vie? l'âme n'éprouve donc aucun changement dans son union.
Puisqu'il est démontré que les choses intellectuelles sont immuables dans leur essence, il en résulte nécessairement qu'elles ne s'altèrent point en même temps que les choses auxquelles elles sont unies. l'âme est donc unie au corps, mais elle n'est pas confondue avec lui. La sympathie qui existe entre eux montre qu'ils sont unis : car l'animal tout entier éprouve une même affection, comme étant un.
Ce qui montre que l'âme, n'est pas confondue avec le corps, c'est qu'elle s'isole en quelque sorte de lui pendant le sommeil ; qu'elle le laisse comme inanimé, en lui conservant seulement un souffle de vie2, afin qu'il ne meure pas tout-à-fait; et qu'elle ne se sert que de sa propre énergie dans les songes, pour prévoir l'avenir, et pour 69 vivre dans le monde intellectuel. Cela se voit encore lorsqu'elle se recueille pour se livrer à ses pensées : car, alors, elle s'isole du corps autant que cela se peut, et elle se retire en elle-même, afin de pouvoir mieux s'appliquer aux choses. En effet, étant incorporelle, elle pénètre partout, comme les choses qui s'altèrent ensemble; elle demeure inaltérable, comme les choses sans mélange; et elle conserve son unité; enfin, elle fait tourner à son profit les choses dans lesquelles elle se trouve, et ne tombe jamais, elle-même, sous leur dépendance. Or, de même que le soleil, par sa présence, rend l'air brillant et lumineux, et que la lumière est unie à Pair sans être confondue avec lui; de même, l'âme étant unie au corps, en demeure tout-à-fait distincte. Mais il y a cette différence, que le soleil, étant un corps, et étant limité dans un certain espace, ne se trouve pas partout où est sa lumière ; il en est de même du feu, car il demeure dans le bois ou dans la mèche de la lampe, comme renfermé dans un lieu : tandis que l'âme, qui est incorporelle et qui n'est pas circonscrite dans un lieu, se trouve toute entière partout où est sa lumière, ainsi que dans tout le corps; et il n'est aucune partie éclairée par elle, où elle ne se trouve en entier. Car elle n'est pas soumise au corps, mais celui-ci lui est soumis; et elle n'est pas dans le corps, comme dans un vase ou dans un outre, mais le corps est plutôt en elle.
70 Les choses intellectuelles ne sont donc pas arrêtées par les corps, mais elles se répandent dans tout le corps, elles le pénètrent, elles le parcourent, et elles ne sauraient être renfermées dans un lieu matériel. Car, en vertu de leur nature, elles résident dans le domaine de l'intelligence, et elles sont ou en elles-mêmes, ou dans des choses intellectuelles d'un ordre plus relevé. C'est ainsi que lame est tantôt en elle-même, lorsqu'elle raisonne ; tantôt dans la pensée, lorsqu'elle se livre à la contemplation. Lors donc qu'on dit qu'elle est dans le corps, on ne veut pas dire qu'elle y soit comme dans un lieu, on entend seulement qu'elle est en rapport avec lui, et qu'elle y est présente, comme on dit que Dieu est présent en nous. Car nous disons que lame est Unie au corps par une certaine relation, par une force attractive, et par une inclination, comme nous disons que deux amants sont unis, non d'une manière corporelle et locale, mais par une disposition de lame. D'ailleurs, l'affection de lame n'ayant ni dimensions, ni poids, ni parties, ne peut pas être circonscrite par des limites locales. En effet, dans quel lieu ce qui n'a point de parties peut-il être renfermé? Car le lieu et le corps sont des choses coexistantes3 : le lieu est l'espace limité dans lequel le contenant renferme le contenu. Mais si l'on disait : Mon âme est donc à Alexandrie, à Rome, et partout ailleurs; on 71 parlerait encore de lieu sans y prendre garde; puisque être à Alexandrie, ou, en général, être quelque part, c'est être en un lieu : or, l'âme n'est absolument en aucun lieu, elle peut seulement être eu rapport avec quelque lieu; car il a été démontré qu'elle ne saurait être renfermée dans un lieu. Lors donc qu'une substance intellectuelle est en rapport avec un lieu, ou avec une chose qui est dans un -lieu, nous disons, d'une manière figurée, qu'elle est dans ce lieu, parce qu'elle y tend par son activité; et nous prenons le lieu pour l'inclination ou pour l'activité qui l'y porte. Quand il faudrait dire : elle exerce là son activité; nous disons : elle est là.
Mais cette expression serait plus juste si on l'appliquait à l'union du Verbe divin avec l'homme, qui se fait sans que le verbe soit confondu avec l'homme, ni renfermé dans lui, et non de la même manière que celle de l'âme. Car l'âme, étant du nombre des choses qui peuvent se modifier, parait être en communication de sentiment avec le corps, à cause de sa. liaison avec lui, elle semble être soumise à l'influence du corps et lui imprimer la sienne. Au contraire, le Verbe divin n'éprouve aucun changement par son union avec le corps et l'âme, il ne participe point à leur faiblesse; mais, en leur communiquant sa divinité, il ne .fait qu'un avec eux, tout en gardant sa propre unité, comme avant son union. C'est donc une espèce d'union tout-à-fait particulière; car 72 il s'unit sans se mêler, sans se confondre, sans éprouver d'altération ni de changement; il n'est point en communication de sentiment, mais seulement d'action; il ne s'altère pas, il ne change pas avec eux; en les amplifiant, il n'est point amoindri par eux ; il est d'ailleurs essentiellement immuable et distinct, parce qu'il n'est assujetti à aucune cause de changement.
On peut citer, à ce sujet, le témoignage même de Porphyre, qui a tant déclamé contre le Christ : car les témoignages de nos adversaires qui sont en notre faveur, ont une grande importance, et il n'y a rien à y répliquer. Or, Porphyre s'exprime ainsi dans le second livre de ses questions variées4 : « Il est donc indubitable qu'une substance peut devenir le complément d'une autre substance; qu'elle fait alors partie de cette autre substance, sans changer elle-même de nature; et qu'en devenant le complément de cette substance, elle ne fait qu'un avec elle, en conservant elle-même son unité. » Bien plus, il ajoute, que, sans éprouver elle-même de modification, elle modifie, par sa présence, les choses dans lesquelles elle se trouve, et les tourne à son profit. Il dit 73 cela au sujet de l'union de l'âme et du corps : mais si ce raisonnement est vrai pour l'âme, parce qu'elle n'est pas corporelle, il l'est bien plus encore pour le Verbe divin, qui est plus essentiellement simple et incorporel.
Ceci ferme tout-à-fait la bouche à ceux qui ne veulent point admettre l'union de Dieu avec l'homme. Car la plupart des Grecs se moquent de ce dogme, en disant, qu'il est impossible, invraisemblable, et même hors de toute convenance, que la divinité se joigne, et s'unisse avec la nature mortelle. Hais nous nous servons, pour repousser leurs attaques, de l'autorité même des plus habiles d'entre eux.
Quelques-uns, et principalement les sectateurs d'Eunomius, disent que le Verbe divin est uni au corps, non point en substance, maie en facultés; que ce ne sont pas leurs substances qui sont unies ou mêlées, mais que les facultés corporelles sont unies aux facultés divines. Or, les facultés du corps organisé se nomment sens, d'après Aristote. L'union s'est donc opérée, selon eux, par le mélange des facultés divines avec les sens. Mais personne, je pense, ne leur a accordé que les sens soient des forces corporelles. Car nous avons nettement expliqué, plus haut, quelles sont les choses propres au corps, quelles sont les choses propres à l'âme, et quelles sont celles qui appartiennent à tous les deux à la fois. Or, nous avons mis au nombre des choses qui appartien- 74 nent à tous deux, les sens, qui s'exercent au moyen des organes; quant aux organes, nous avons dit qu'ils appartiennent au corps. Il est donc plus raisonnable d'admettre, comme nous l'avons dit, que l'union des substances se fait sans confusion, de môme que pour la nature particulière des substances incorporelles; de telle sorte que la substance divine ne contracte pas de souillure par son union avec une substance qui lui est fort inférieure, et que celle-ci, au contraire, est relevée par la substance divine. En effet, la nature tout-à-fait immatérielle pénètre librement toutes choses et n'est pénétrée par aucune; de telle sorte qu'en pénétrant les choses, elle s'y unit, et que n'en étant pas pénétrée, elle demeure sans mélange et sans confusion.
Cette union ne se fait donc pas arbitrairement, comme l'ont pensé quelques auteurs célèbres; mais elle a lieu en vertu des lois de la nature. On pourrait bien dire, avec quelque raison, que l'acte de prendre un corps est une chose arbitraire; mais, demeurer distinct après cette union, n'est point du tout arbitraire : cela résulte uniquement des lois de la nature divine. Quant aux degrés ascendants et descendants des âmes, dont parle Origène, comme ils n'ont point rapport aux Saintes-Écritures, et qu'ils ne s'accordent pas avec les dogmes des Chrétiens, nous ne nous en occuperons pas.
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Ἔλεγε τὰ νοητὰ τοιαύτην ἔχειν φύσιν ὡς καὶ ἑνοῦσθαι τοῖς δυναμένοις αὐτὰ δέξασθαι καθάπερ τὰ συνεφθαρμένα, καὶ ἑνούμενα μένειν ἀσύγχυτα καὶ ἀδιάφθορα, ὡς τὰ παρακείμενα. ↩
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μόνον δὲ ἐξατμίζουσαν αὐτῷ τὴν ζωήν. ↩
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Ὄγκῳ γὰρ τόπος συνυφίσταται. ↩
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Οὐκ ἀπογνωστέον οὖν ἐνδέχεσθαί τινα οὐσίαν παραληφθῆναι εἰς συμπλήρωσιν ἑτέρας οὐσίας καὶ εἶναι μέρος οὐσίας μένουσαν κατὰ τὴν ἑαυτῆς φύσιν μετὰ τὸ συμπληροῦν ἄλλην οὐσίαν, ἕν τε σὺν ἄλλῳ γενομένην καὶ τὸ καθ' ἑαυτὸν ἓν διασώζουσαν· καὶ τὸ μεῖζον· αὐτὴν μὲν μὴ τρεπομένην, τρέπουσαν δὲ ἐκεῖνα ἐν οἷς ἂν γίγνηται εἰς τὴν ἑαυτῆς ἐνέργειαν τῇ παρουσίᾳ. ↩
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Anthropologie
Kapitel 3: Die Vereinigung der Seele mit dem Leib
Es ist zu untersuchen, wie sich die Vereinigung der Seele mit dem unbeseelten Leib vollzieht. Der Gegenstand ist ja zweifelhaft. Besteht der Mensch nicht nur aus diesen beiden Teilen, sondern auch noch aus dem Verstand, wie manche annehmen, so wird die Frage noch weit verwickelter. Wenn der Mensch neben diesen Teilen noch etwas Anderes ist, wie einige behaupten, so gibt es keine Lösung dieser Zweifel. Alle Dinge, die sich zur Bildung einer einzigen Wesenheit vereinigen, werden vollkommen zu einer Einheit verbunden. Alle Dinge, die zu einer Einheit zusammengeschlossen sind, verändern sich; sie bleiben nicht das, was sie früher waren: eine Tatsache, die beim Abschnitt über „Die Grundstoffe" ihren Nachweis finden wird. Sind doch diese Grundstoffe nach ihrer Verbindung zu einer Einheit etwas Anderes geworden. Wie bleibt da der Leib nach seiner Vereinigung mit der Seele noch Leib? Andererseits: wie vereinigt sich die Seele, die körperlos ist und eine Wesenheit für sich bildet, mit dem Leibe? S. 36 Wie wird sie ein Teil des Menschen, während sie ihr eigenes Wesen ungetrübt und unzerstörbar erhält? Die Seele und der Leib müssen wie die Grundstoffe sich zu einer Einheit verbunden, zusammen verändert haben und beide zugleich zugrunde gegangen sein; oder sie dürfen sich wegen der vorhin genannten widersinnigen Begleiterscheinungen nicht zu einer Einheit verbunden haben, sie müssen vielmehr wie Tänzer im Reigen oder wie ein Stimmstein neben dem andern nebeneinanderstehen; oder sie müssen sich wie Wein und Wasser gemischt haben. Aber im Abschnitt über„Die Seele" ist bewiesen worden: die Seele kann nicht neben dem Leibe ruhen. Dann wäre ja gerade nur der Teil des Leibes beseelt, der sich in der Nähe der Seele befindet. Was mit ihr nicht verbunden ist, wäre unbeseelt. Ueberdies kann man nicht behaupten: die Dinge die sich durch Zusatz eines Stückes zu einem anderen gebildet haben, sind eine Einheit, wie beispielshalber Holzstücke, Eisen oder etwas Aehnliches. Die Mischung des Weines mit dem Wasser verdirbt zugleich beide Stoffe (Wein und Wasser). Das Ergebnis der Mischung ist eben kein reines Wasser und kein Wein. Zwar entsteht eine derartige Mischung durch Zusatz, aber diese Beifügung wird wegen der zarten Feinheit der gemischten Stoffe von der Sinnesempfindung nicht wahrgenommen. Das ersieht man deutlich daraus: die gemischten Stoffe lassen sich wieder voneinander sondern; z. B. zieht ein ölgetränkter Schwamm und eine Papyrusstaude das Wasser rein an. Aber es ist ganz unmöglich, die Stoffe, die sich gründlich zu einer Einheit verbunden haben, sinnlich wahrnehmbar zu trennen. Sind die Stoffe nicht zu einer Einheit verbunden, nicht nebeneinander gelagert, nicht miteinander gemischt, wo gibt es da den Grund, das Lebewesen als Einheit zu bezeichnen?
Platon ist auch wegen dieses Bedenkens nicht geneigt, den Menschen aus Leib und Seele bestehen zu lassen; die Seele macht vielmehr vom Leib Gebrauch und ist sozusagen in ihn eingehüllt. Auch diese Ansicht enthält eine Unklarheit. Wie vermag denn die Seele mit der Umhüllung eine Einheit zu sein? Bildet doch das Gewand mit dem bedeckten Menschen keine Einheit. Ammonios, der Lehrer Plotins, versuchte eine Lösung der Frage auf folgende Weise. Er führte aus: die übersinnlichen Wesen besitzen eine Natur von folgender Art: sie vereinigen sich auch mit den Stoffen, die ebenso zur Aufnahme dieser übersinnlichen Wesen wie solcher Dinge fähig sind, die bei der Vermischung ihre eigene Natur aufgegeben haben; vereinigen sich die übersinnlichen Wesen mit den Stoffen, so bleiben sie ungemischt und unzerstörbar wie die Dinge, die beigefügt worden sind. An den Körpern bewirkt die Vereinigung vollkommen eine Veränderung der Teile, die sich verbinden; denn diese Dinge verwandeln sich ja in andere Körper, z. B. die Grundstoffe in die Körper, die sich aus den Grundstoffen zusammengesetzt haben; fermer verwandeln sich die Speisen in Blut; das Blut in Fleisch und in S. 37 die übrigen Teile des Leibes. Bei den übersinnlichen Wesen ist eine Vereinigung möglich, aber es folgt keine Veränderung. Das übersinnliche Wesen ist ja von Natur aus nicht dazu geschaffen, sich in seiner Wesenheit zu verändern. Vielmehr: das übersinnliche Wesen entzieht sich der Vereinigung, oder es zergeht ins Nichts, einer Veränderung ist es nicht fähig. Nun zergeht es freilich nicht ins Nichts; andernfalls wäre es ja nicht unvergänglich. Auch die Seele, die Leben darstellt, müßte eine Veränderung erleiden, wenn sie sich bei der Mischung veränderte; die Seele wäre außerdem kein Leben mehr. Was nützte sie dem Leibe, wenn sie ihm nicht das Leben gewährte? Mithin ändert sich die Seele nicht bei der Vereinigung. Das ist also bewiesen: die übersinnlichen Wesen sind in ihrer Wesenheit unveränderlich; hieraus folgt gleichzeitig unbedingt: die übersinnlichen Wesen selbst gehen bei ihrer Vereinigung nicht mit den Stoffen zusammen zugrunde, mit denen sie sich vereinigt haben. Daher ist die Seele mit dem Leib vereinigt, und zwar ohne Vermischung vereinigt. Ihre Vereinigung mit ihm tut das Mitgefühl kund. Denn der ganze Mensch hat, da er eine Einheit ist, mit sich selber Mitgefühl. Daß die Seele unvermischt bleibt, erkennt man noch aus folgendem: die Seele trennt sich gewissermaßen vom Leibe beim Schlaf; sie läßt ihn wie einen Leichnam liegen; sie atmet ihm nur das Leben ein, damit er nicht ganz sterbe; sie betätigt sich von selbst in den Träumen, sie verkündet die Zukunft und nähert sich den übersinnlichen Wesen. Derselbe Zustand tritt auch dann ein, wenn die Seele bei sich selbst über ein Wesen der übersinnlichen Welt nachdenkt. Dann trennt sie sich soweit wie möglich vom Leibe, sie steht für sich, um auf diese Weise an die Dinge der Wirklichkeit heranzutreten. Weil sie körperlos ist, geht sie durch alles hindurch, gleichwie es die Stoffe tun, die bei der Vermischung ihre eigene Natur aufgegeben haben; sie bleibt unzerstörbar wie die unvermischten Stoffe; sie bewahrt ihre eigene Einheit, all die Stoffe, in denen sie einmal war, verwendet sie zum eigenen Lebensgebrauch; sie läßt sich nicht von den Stoffen lenken.
Wie die Sonne durch ihre Gegenwart die Luft in Licht verwandelt und sie lichthaft macht, wie sich ferner das Licht zugleich unvermischt und gemischt mit der Luft vereinigt, genau so bleibt auch die Seele bei ihrer Vereinigung mit dem Leib ganz unvermischt. Nur in dieser Hinsicht unterscheidet sich die Seele: die Sonne ist ein Körper und örtlich umgrenzt; daher ist sie nicht überall dort, wo auch ihr Licht strahlt, ebensowenig wie das Feuer; denn dieses bleibt in den Holzstücken oder im Docht gleichsam an einer Stelle festgebunden. Die Seele hingegen ist körperlos und örtlich unbegrenzt; sie dringt als ein Ganzes durch alles: durch ihr eigenes Licht und den Leib, sie beleuchtet keinen Teil, in dem sie nicht vollständig zugegen ist. Sie läßt sich nicht vom Leibe meistern, sondern sie selbst beherrscht den S. 38 Leib. Sie ruht auch nicht im Leib wie in einem Gefäß oder einem Schlauch; vielmehr: der Leib befindet sich in ihr. Werden die übersinnlichen Wesen von den Körpern nicht gehemmt, nehmen sie im Gegenteil ihren Weg durch jeden Köper; gehen sie hindurch und dringen sie heraus, so vermag sie keine körperliche Stelle festzuhalten. Was eben übersinnlich ist, weilt auch an übersinnlichen Orten; entweder ruhen die übersinnlichen Wesen in sich selbst oder in den Grundlagen übersinnlicher Art. So befindet sich die Seele bald in sich selbst, wenn sie vermittelt denkt, bald im Verstande, wenn sie unvermittelt denkt. Behauptet man: die Seele ist im Leib, so bedeutet das nicht: sie befindet sich im Leib wie an einem Ort, sondern: sie steht wie in einer Beziehung und sie ist darin vermöge ihrer Gegenwart, so wie man von Gott sagt: er wohnt in uns. Wir drücken uns so aus: die Seele ist durch die Beziehung, durch die Neigung zu einer Sache und durch die Stimmung vom Leib gefesselt; ebenso äußern wir uns: der Liebhaber ist von seiner Geliebten nicht körperlich, auch nicht örtlich, sondern nur durch eine Beziehung gefesselt. Die Seele ist ja ein Wesen ohne Größe, sie ist keine Masse, sie ist ungeteilt; sie ist demnach der örtlichen Umgrenzung überlegen und entrückt. Durch was für einen Ort kann man denn das ungeteilte Wesen umschließen? Ein Ort besteht nur in Verbindung mit einer Masse. Ein Ort ist die Grenze der Umschliessung, mit dieser Grenze faßt die Umschliessung das Umschlossene ein. Sagt man: „Also ist meine Seele in Alexandreia, in Rom, ja überall", so nennt man, ohne es zu wissen, doch wieder einen Ort. Bezeichnet doch „in Alexandreia" und allgemein „an dieser Stelle" einen Ort. Die Seele ist dagegen überhaupt nicht an einem Ort, sondern sie steht bloß in Beziehung. Es ist gezeigt worden: die Seele kann nicht durch einen Ort umgrenzt sein.
Wenn sich das übersinnliche Wesen in Beziehung zu einem Ort oder zu einem örtlich bestimmten Gegenstand befindet, so sagen wir schon mehr in uneigentlichem Sinne: das übersinnliche Wesen ist dort, wegen seiner dortigen Tätigkeit; dabei nehmen wir den Ort für die Beziehung und die Tätigkeit. Obwohl man sagen müßte: dort ist das übersinnliche Wesen tätig, drücken wir uns nur so aus: dort ist es. Diese letztere Bezeichnung wird wohl klarer sein und namentlich zur Vereinigung des Wortes Gottes mit den Menschen passen; gemäß dieser Verbindung vereinigte sich das Wort, aber es blieb unvermischt und unberührt, nicht in der Weise wie die Seele. Gehört diese doch zu den Wesen, die aus vielfachen Teilen bestehen; sie hat offenbar irgendwie wegen einer eigentümlichen Veranlagung mit dem Leibe ein Mitgefühl; sie herrscht zuweilen und läßt sich beherrschen. Aber das Wort Gottes selbst wird in keiner Weise von der Gemeinschaft des Leibes und der Seele verändert; es hat auch keinen Anteil an der Schwäche S. 39 dieser zwei Teile im Gegenteil gibt es ihnen etwas von seiner eigenen Göttlichkeit mit; es gestaltet sich mit ihnen zu einer Einheit; es verharrt in der Eigenschaft, worin es schon vor seiner Vereinigung war; diese Art der Vermischung oder Vereinigung ist ziemlich neu. Das Wort Gottes mischt sich und bleibt dabei ganz ungemischt und unvermengt, unzerstörbar und unveränderlich, es leidet nicht mit, sondern es handelt bloß mit, es geht nicht mit zugrunde, es verändert sich nicht mit, sondern es vergrößert zugleich die zwei Teile (Leib und Seele), selber wird es von ihnen nicht verringert; denn zu dem Umstand, daß es unverwandelt und unvermischt bleibt, kommt noch dies: es bleibt ganz frei von jeder Veränderung. Dafür ist Pörphyrios Zeuge; er wandte sich in persönlichen Auslassungen gegen Christus. Von mächtiger Bedeutung sind die Zeugnisse der Gegner für uns, Zeugnisse, die sich in keiner Weise widerlegen lassen. Dieser Porphyrios schreibt also im zweiten Buche seiner „Gemischten Untersuchungen" wörtlich folgendermassen: „Es ist demnach nicht zu verkennen: eine Wesenheit kann zur Vollendung einer anderen Wesenheit herangezogen werden; sie kann Teil einer Wesenheit sein, diese Wesenheit besteht kraft ihrer eigenen Natur; hierauf füllt sie eine andere Wesenheit aus und wird zusammen mit einem anderen Ding zu einer Einheit, dabei bewahrt sie ihre eigene Einheit. Das Wichtigere ist dies: die Wesenheit selbst wandelt sich nicht, dagegen wendet sie alle die Stoffe, in denen sie sich befindet, durch ihre Gegenwart zu ihrer eigenen Wirksamkeit." Das sagt er von der Vereinigung der Seele und des Leibes.
Wenn die Lehre von der Seele wegen ihrer Körperlosigkeit die Wahrheit trifft, dann gilt sie noch viel mehr vom Wort Gottes; denn dies ist noch unvermischter und wahrhaft körperlos. Gerade dieser Umstand stopft den Leuten den Mund, die die Vereinigung Gottes mit dem Menschen anzuklagen versuchen. Darüber machen sich die meisten Griechen ja lustig, indem sie behaupten: es ist unmöglich, unglaubwürdig und unpassend, daß sich die Gottheit mit einer sterblichen Natur mischt und vereinigt. Aber wir ziehen ihre berühmten Vertreter als Zeugen heran und beseitigen den Vorwurf. Einige von ihnen, besonders die Anhänger des Eunomios, erklären: das Wort Gottes hat sich mit dem Leibe vereinigt, nicht seinem Wesen nach, sondern nur mit den Kräften beider Teile (des Leibes und der Seele); nicht die Wesenheiten haben sich vereinigt oder vermischt, sondern die Kräfte des Leibes sind eine Mischung mit den göttlichen Kräften eingegangen. Als Kräfte des Leibes, natürlich überhaupt nur des werktätigen, bezeichnen die Eunomianer mit Aristoteles die Sinne. Nach ihrer Ansicht mischten sich mit den Sinnen die göttlichen Kräfte und vollzogen mit ihnen die Vereinigung. Aber ich glaube: niemand wird ihnen beistimmen, wenn sie die Sinne als körperliche Kräfte hinstellen. In den früheren Ausführungen ist klar S. 40 auseinandergesetzt worden, welche Eigentümlichkeiten der Leib, die Seele, zuletzt beide zusammen haben. Zu den Eigentümlichkeiten beider Teile zusammen rechneten wir die Wahrnehmungen durch Sinneswerkzeuge. Wir erklärten ferner: die Sinneswerkzeuge selbst gehören zum Leib. Wie bereits früher bemerkt worden ist, wäre es besser, wenn die Vereinigung der Wesenheiten entsprechend der eigenen Natur der körperlosen Wesen ohne Mischung erfolgte; so erleidet dann die göttlichere Natur von der bedürftigeren keinen Schaden; andererseits hat diese bedürftigere nur Vorteil von der göttlicheren Natur. Denn die rein körperlose Natur dringt ungehindert durch alle Stoffe, aber nichts durch diese Natur selbst. Daher vollzieht sie die Vereinigung, weil sie selbst durch alle Stoffe geht. Aber weil nichts durch sie dringt, bleibt sie ungemischt und unverwirrt. Der Wesenszug der Vereinigung hängt nicht von Gottes freiem Willen ab, wie einige unter den angesehenen Forschern annehmen, sondern die Natur ist ihr Grund. Daß Gottes Wort einen Leib annahm, wird man mit Recht so erklären: es ist aus freiem Willen geschehen; daß Gott sich bei seiner Vereinigung (mit dem Leib) nicht vermischt, wird durch die eigene Natur Gottes, nicht durch seinen freien Willen bestimmt. Die Schritte der Seelen, ihre Auf- und Abstiege, die Origenes einführt, passen keineswegs zu den Lehren der Heiligen Schrift; sie stimmen auch nicht mit den Glaubenssätzen der Christen überein; die Ansichten des Origenes sind also beiseite zu lassen.