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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
3.
C’est là la raison qui a porté saint Luc à écrire son évangile, « afin, » dit-il, « que vous soyez persuadé de la vérité des choses que l’on vous a enseignées (Luc, 1,4) ; » c’est-à-dire, afin qu’en voyant tant de personnes vous confirmer les mêmes choses, vous n’en puissiez plus douter, et que vous en demeuriez parfaitement assuré.
Quant à saint Jean, quoiqu’il supprime la cause qui l’a porté à écrire son évangile, nous apprenons néanmoins de la tradition de nos pères qu’il a eu aussi une raison particulière qui l’y a engagé. Comme les trois autres avaient eu principalement pour but d’écrire de Jésus-Christ comme homme, qu’ils s’étaient davantage arrêtés sur son humanité, et qu’il y avait à craindre que ce qui regardait la divinité ne demeurât enseveli dans le silence; il se résolut par un mouvement particulier de Jésus-Christ à composer son évangile dans ce dessein, comme il est aisé de s’en convaincre tant par l’ensemble de son oeuvre, que par ses, premières paroles. Car il ne commence pas comme les autres par la naissance temporelle; il s’élève tout d’un coup à cette génération divine et éternelle, comme à ce qui le pressait davantage, à ce qu’il s’était proposé principalement en écrivant l’Evangile. C’est pourquoi il parle non seulement dans ce commencement, mais dans toute la suite même de soir livre, d’une manière plus grande et plus relevée que les autres.
Pour saint Matthieu, on dit qu’il écrivit à la prière des Juifs qui s’étaient convertis à la foi; ceux-ci le conjurèrent de leur laisser par écrit les préceptes qu’il leur avait donnés de vive voix, il se rendit à leurs prières, et écrivit en hébreu son évangile. Saint Marc écrivit aussi le sien en Egypte pour satisfaire aux voeux de ses disciples. Ecrivant pour les Juifs, saint Matthieu ne s’est mis en peine que de faire voir que Jésus-Christ descendait de la race d’Abraham et de David. Mais saint Luc, qui s’adresse généralement à tous les hommes, passe plus avant, et fait remonter cette génération jusqu’à Adam. Saint Matthieu commence d’abord son évangile par la généalogie de Jésus-Christ; parce que rien ne pouvait être plus agréable aux Juifs que de leur dire que Jésus-Christ descendait d’Abraham et de David : mais saint Luc rapporte d’abord plusieurs autres choses et descend ensuite à la généalogie de Jésus-Christ.
Nous ferons donc voir l’union et la conformité de ces historiens sacrés par le consentement de toute la terre qui a reçu comme vrai ce qu’ils ont écrit, et par le témoignage même des ennemis de la vérité. Car il s’est élevé après eux plusieurs hérésies, qui ont publié des dogmes contraires à l’Evangile; les unes ont reçu généralement tout ce que les évangélistes ont écrit, et les autres retranchant ce qui leur déplaisait, n’ont plus eu qu’un évangile mutilé. S’il se fût trouvé quelque contradiction dans l’évangile, les hérétiques qui prêchaient des choses toutes contraires, ne l’eussent pas reçu tout entier, mais seulement ce qu’ils auraient cru leur être favorable; et ceux qui ne le reçoivent qu’en partie, n’auraient pas pu être réfutés au moyen de cette partie; s’ils l’ont été, c’est que tout est si lié dans l’évangile, que la moindre partie fait voir le rapport qui la joint au tout Lorsque l’on coupe une petite partie du corps d’un homme, on y trouve de la chair, des os, des nerfs, des veines, des artères et du sang, et l’on peut juger, par cette seule partie, ce que renferme tout notre corps. Il en est de même de l’Ecriture. Chaque parole en contient tout l’esprit, et elle a une liaison inséparable avec tout le reste.
Que si les évangélistes étaient contraires les uns aux autres, l’Evangile n’aurait jamais été reçu; et il se serait détruit lui-même, selon cet oracle que nous y lisons: « Tout royaume divisé sera renversé. » (Luc, XI, 17.) Mais ce (8) qui fait aujourd’hui éclater davantage la force du Saint-Esprit, c’est de persuader ainsi aux hommes de s’attacher si fermement aux points capitaux, et aux maximes .fondamentales de l’Evangile, sans se blesser de ces petites différences qui y paraissent.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
3.
Lukas gibt nun auch den Grund an, der ihn zum Schreiben veranlaßte. „Damit du nämlich“, so sagt er, „sicher seiest über die Glaubenswahrheiten, in denen du unterrichtet worden bist“; das heißt, damit du fortwährend daran erinnert werdest, so die feste Überzeugung1 erlangest und in dieser Überzeugung auch verharrest. Johannes hat zwar selbst keinen Grund namhaft gemacht; allein nach dem; was uns von unseren Vätern überliefert wurde, war es auch kein bloßer Zufall, was ihn zum Schreiben veranlaßte, sondern der Umstand, daß die ersten drei2 absichtlich mehr die menschliche Seite3 betonten, und so Gefahr vorhanden war, daß seine Gottheit zu sehr in den Hintergrund träte; deshalb fühlte er sich, auf die Eingebung Christi hin, veranlaßt, sein Evangelium zu schreiben. Das kann man sowohl aus seinem Berichte selbst, wie auch insbesondere aus dem Anfange seines Evangeliums erkennen. Er fängt nämlich nicht wie die anderen mit dem Irdischen an, sondern mit dem Himmlischen, zu dem er sich hingezogen fühlte, und aus diesem Grunde hat er sein ganzes Buch geschrieben. Aber nicht bloß in der Einleitung, sondern durch das ganze Evangelium hindurch behält er einen höheren Gesichtspunkt im Auge als die übrigen. Indes erzählt man auch von Matthäus, es seien einige Judenchristen zu ihm gekommen und hätten ihn gebeten, ihnen das Evangelium, das er verkündete, auch schriftlich, und zwar in hebräischer Sprache, zu S. 18hinterlassen. Ebenso habe Markus in Ägypten auf Bitten seiner Schüler das gleiche getan. Da also Matthäus für Judenchristen schrieb, suchte er auch nur das eine zu beweisen, daß Christus von Abraham und David abstamme. Lukas dagegen, der ganz allgemein und für alle schrieb, ging noch höher hinauf und fing mit Adam an. Darum beginnt auch der eine mit4 seiner Abstammung; denn nichts konnte die Juden so sehr beruhigen, als zu wissen, daß Christus ein Nachkomme von Abraham und David war. Der andere machte es nicht so; er erwähnt zuerst eine Menge sonstiger Dinge und geht dann erst zum Bericht über seine Abstammung über. Für ihre allgemeine Übereinstimmung können wir aber den ganzen Erdkreis zum Zeugen anrufen, so weit er nur das Evangelium empfangen, ja sogar die Feinde der Wahrheit selbst; denn nach dem Hingang der Apostel entstanden viele häretische Sekten, die das Gegenteil von dem lehrten, was jene gesagt hatten. Einige von ihnen nahmen das ganze Evangelium an, andere trennten Teile desselben von dem übrigen los und haben es in dieser Gestalt bei sich im Gebrauch. Wenn nun die Hl. Schrift einen Widerspruch in sich enthielte, so hätten jene Sekten, die ihr widersprechen, nicht das Ganze angenommen, sondern nur den Teil, der ihnen paßte; die anderen dagegen, die nur einen Teil davon annahmen, hätten nicht mit diesem Teil widerlegt werden können, gerade als ob die fehlenden Stücke darin keine Spur eine Lüge gelassen, und nicht im Gegenteil laut und deutlich ihre Zusammengehörigkeit zum Ganzen bekundeten.
Es verhält sich damit geradeso, wie wenn du jemand ein Stück aus seiner Seite herausschneidest; du wirst in dem Teilstück alles finden, woraus das Ganze zusammengesetzt ist: Nerven, Adern, Knochen, Arterien, Blut, kurz gleichsam eine Musterprobe von dem, woraus das Ganze besteht. So kann man auch in jedem Teil der Hl. Schrift deutlich die Zugehörigkeit zum übrigen Ganzen erkennen. Wären dagegen Widersprüche in ihr vorhanden, so würde man von dieser Einheitlichkeit nichts gemerkt haben, vielmehr wäre die christliche Religion selbst dabei längst S. 19zugrunde gegangen. „Denn“, heißt es, „ein jedes Königreich, das wider sich selbst geteilt ist, wird nicht bestehen“5 . So ist aber auch das ein glänzendes Zeichen der Kraft des Hl. Geistes, daß sie die Menschen dazu bewegt, sich mit dem Notwendigen und Wichtigen abzugeben, und ob solcher unbedeutenden Nebensächlichkeiten keinen Schaden zu nehmen.