Traduction
Masquer
Commentaire sur la deuxième épitre à Timothée
3.
Il n'est pas possible, quand on est homme et que l'on est encore dans cette vie fugitive d'ici-bas, que l'on soit sans chagrin. Si ce n'est aujourd'hui, ce sera demain, si ce n'est pas demain, ce sera plus tard que viendra le chagrin. De même que l'on ne peut être sans crainte lorsqu'on navigue sur une grande mer, de même il est impossible, tant qu'on est dans cette vie, de ne pas éprouver de dégoût et de peine; je n'excepte pas le riche. Car puisqu'il est riche, nécessairement beaucoup d'occasions sollicitent sa concupiscence. Je n'excepte pas le roi. Car lui-même subit la domination de beaucoup de choses; il ne mène pas tout à son gré; que de choses contrarient sa volonté ! C'est l'homme du monde qui fait le moins ce qu'il voudrait. Pourquoi? Parce que beaucoup veulent prendre part à ce qu'il fait. Or, songez dans quel abattement il est lorsqu'il veut faire quelque chose et qu'il ne le peut par crainte, par méfiance, à cause des ennemis, à cause des amis. Souvent, lorsqu'il entreprend quel. que chose qui lui plait, il perd tout le plaisir qu'il y trouve par le grand nombre de ceux qui lui font de l'opposition.
Mais quoi ! pensez-vous que du moins ceux qui mènent une vie inoccupée soient exempts de soucis? Il n'en est pas ainsi. L'homme ne peut pas plus être exempt de chagrin qu'exempt de mourir. Combien de désagréments ils endurent nécessairement, que notre discours ne peut vous dévoiler, mais que leur expérience leur fait si bien connaître ! Combien ont souhaité la mort au sein même des richesses et des délices ! Car les délices ne mettent pas toujours à l'abri de la douleur. Ou plutôt les délices produisent mille peines, des maladies, des dégoûts. Et même sans cela le chagrin naît de lui-même et sans cause. L'âme en cet état se sent chagrine sans savoir pourquoi. Les médecins disent qu'un estomac malade cause des chagrins hors de propos. N'est-ce pas là ce qui nous arrive lorsque nous sommes chagrins sans que nous en sachions le motif? En un mot vous ne trouverez personne qui soit sans chagrin. L'homme qui a moins sujet de se chagriner que nous, s'imagine encore avoir raison de s'affliger autant que nous; parce que ce qui nous touche nous affecte plus que ce qui nous est étranger. Ceux qui souffrent en quelque partie de leur corps se croient toujours les plus affligés du monde; celui quia mal aux yeux par exemple croit bien qu'il n'y a pas de douleur comparable aux mal d'yeux. A son tour celui qui souffre de l'estomac regarde ce mal comme le plus cruel de tous. Enfin chacun tient pour le pire des maux celui dont il est affligé. Il en est de même du chagrin; le plus cruel, au jugement de chacun, est toujours le sien propre. On en juge par son expérience personnelle.
Celui qui n'a pas d'enfant ne voit rien de plus malheureux que de n'avoir pas d'enfant. Celui au contraire qui en a beaucoup et qui est pauvre ne trouve rien de pénible comme d'avoir une famille nombreuse, celui même qui n'en a qu'un dira qu'il n'est rien de pire que de n'en avoir qu'un; parce qu'il devient paresseux et qu'il cause à son père un continuel chagrin; parce qu'on l'aime à l'excès et que c'est rare s'il tourne bien. Celui qui a une belle femme dit qu'il n'est rien de pire que d'avoir une belle femme. C'est une source de (355) défiance et de périls. Celui qui en a une laide dit que rien n'est pire que d'avoir une laide femme, c'est un objet de dégoût. Le simple particulier ne trouve rien de plus inutile et de plus insipide que sa vie. Le soldat ne voit rien au monde de plus fatiguant et de plus périlleux que le service militaire. Il vaudrait mieux, à l'entendre, vivre au pain et à l'eau que d'avoir tant de rudes travaux à supporter. Celui qui est au pouvoir trouve que ce qu'il y a de plus fâcheux c°est d'avoir à s'occuper des intérêts des autres. Le sujet regarde comme une intolérable servitude la soumission où il se trouve à l'égard du prince.
L'homme marié ne voit rien de pire qu'une femme et que le souci qu'elle donne. Celui qui ne l'est pas ne voit rien de plus triste pour un homme comme il faut que de n'avoir ni femme, ni maison, ni intérieur. Le marchand trouve heureux le laboureur dans sa sécurité; le laboureur trouve heureux le marchand qui s'enrichit. En somme, l'espèce humaine n'est jamais satisfaite, toujours elle se plaint, toujours elle se chagrine. Entendez chaque individu accuser la condition humaine et dire : Ce n'est rien que l'homme, l'homme est un animal condamné au travail et à la peine. Combien envient la vieillesse ? Combien d'autres ne voient rien d'heureux que la jeunesse? Tan il y a de tristesse en chaque âge! Lorsqu'on nous trouve trop jeunes, nous disons : Hélas ! pourquoi ne sommes-nous pas plus âgés? Et puis, quand notre tête blanchit, on nous entend dire: Où donc la jeunesse s'est-elle envolée? En un mot nous avons mille sujets de chagrins. Il n'existe qu'une seule voie où ces anomalies ne se rencontrent pas, c'est celle de la vertu. Ou plutôt celle-là aussi a ses chagrins, mais chagrins utiles, avantageux, féconds. Ou bien l'on a péché, et touché de componction, on efface ses péchés par 'ses larmes. Ou bien on compatit à la chute d'un frère, et en le faisant on obtient une récompense considérable. Car Dieu réserve une grande récompense à ceux qui compatissent aux maux de leurs frères.
Traduction
Masquer
Homilien über den II. Brief an Timotheus (BKV)
III.
Ja, für Den, der ein Mensch ist und in diesem vergänglichen Dasein steht, ist es unmöglich, ohne Leid zu leben. Wenn nicht heute, so morgen; wenn nicht morgen, so kommt das Kreuz später. Gleichwie ein Schiffer nicht ohne Angst sein kann, — ich meine den Schiffer auf hoher S. 260 See, — so ist es auch während des irdischen Daseins nicht möglich, ohne Bedrängniß zu leben, auch wenn man der wohlhabendste Mann ist; denn ist Jemand reich, so ist er oftmals das Opfer seiner Habsucht. Auch der König selber kann es nicht. Auch er ist ja an gar Vielen abhängig und kann nicht nach Belieben handeln, sondern muß Vieles gegen seine Neigung gewähren, und am allermeisten ist er es, der thun muß, was er nicht will. Wie so? Weil er Viele hat, die an ihm zupfen. Wie betrübend muß es für ihn sein, wenn er gerne Etwas thäte, kann es aber nicht, sei es aus Furcht, sei es aus Argwohn, sei es wegen der Feinde oder um eines Freundes willen! Oftmals aber, wenn er seinen Willen durchsetzt, wird ihm das ganze daraus entspringende Vergnügen verbittert, weil es Viele gibt, die dagegen Opposition machen. Aber wie? Bist du der Meinung, daß ein ruhiger Privatmann gefeit ist gegen die Bitterkeiten des Lebens? Durchaus nicht! Wie es keinen unsterblichen Menschen gibt, so gibt es auch keinen, der vor Trübsal sicher wäre. Wie mancherlei Dinge haben auch solche Leute auszuhalten, die sie Niemand mittheilen, die sie nur für sich allein empfinden können! Wie Mancher hat sich mitten im Reichthum, mitten im Wohlleben tausendmal den Tod gewünscht. Das Wohlleben entrückt uns nicht ganz der Trübsal; im Gegentheil, gerade das Wohlleben erzeugt ein Heer von Trübsalen, Krankheiten und Widerwärtigkeiten; und abgesehen davon ist der Schlemmer oft verstimmt ohne eine eigentliche Ursache. Denn wenn die Seele in solcher Verfassung ist, dann kommt die Verstimmung von selber. Die Aerzte behaupten ja, daß auch eine Indisposition des Magens seelische Verstimmungen hervorrufen kann. Ist das nicht auch bei uns der Fall, wenn wir in schlechter Laune sind, ohne von dem Grund derselben uns Rechenschaft geben zu können? Man kann also überhaupt keinen Menschen finden, der ohne Trübsal wäre. Und wenn Jemand keinen Anlaß zu so betrübter Stimmung hat wie wir, so glaubt er doch wenigstens, einen solchen Anlaß zu haben. Das eigene S. 261 Leid empfindet man ja stärker als das fremde. Gleichwie die Leute, denen irgend ein Körpertheil weh thut, glauben, sie hätten mehr zu leiden als ein Anderer: wie der Augenkranke meint, es gebe keinen so großen Schmerz wie den seinen; wie hinwieder der Magenleidende behauptet, sein Leiden sei das schlimmste von allen, und wie Jedem dasjenige Leiden als das allerhärteste vorkommt, von dem er befallen ist: so ist es auch bei Seelenleiden; Jeder hält das für das schmerzlichste, welches ihn gerade eben drückt. Er urtheilt eben nach der eigenen Empfindung. Wer z. B. keine Kinder hat, findet Nichts so traurig wie die Kinderlosigkeit; wer viele hat und dabei arm ist, beklagt Nichts so wie die große Kinderzahl; wer bloß eines hat, hält Nichts für schlimmer, als bloß eines zu haben. Denn, sagt man, Das macht das Kind leichtsinnig, es bereitet dem Vater Kummer, dieser liebt es immerfort aufs zärtlichste, und das Kind ändert seinen Sinn nicht. Wer ein schönes Weib hat, klagt, es könne kein größeres Unglück geben als ein schönes Weib; denn da habe man es immer mit Verdächtigungen und Verführungsversuchen zu thun; hat Einer eine häßliche, so behauptet er, das schlimmste sei ein mißgestaltetes Weib; denn da habe man ein förmliches Grausen. Der Privatmann sagt, Nichts sei zweckloser und langweiliger als ein Dasein, wie er es führt; der Soldat behauptet, sein Stand sei der mühseligste und gefährlichste; besser sei es, bei Wasser und Brod zu leben, als solche Plackereien zu ertragen. Wer regiert, der findet Nichts beschwerlicher, als für die Bedürfnisse Anderer zu sorgen; der Unterthan sieht es als schlimmste Sklaverei an, dem Belieben Anderer zu Willen sein zu müssen. Der Verheirathete erklärt das Weib und die ehelichen Sorgen für das größte Unglück; der Junggeselle, es sei für einen selbstständigen Mann nichts unwürdiger als das ehelose Leben, das Entbehren des häuslichen Herdes und der häuslichen Pflege. Der Kaufmann preist den Bauern glücklich wegen seines sicheren Erwerbes, der Bauer den Kaufmann wegen seines Reichthums. Kurz und gut, die S. 262 Menschen sind ein unzufriedenes, mit ihrem Schicksal haderndes, schwermüthiges Geschlecht. Mancher verdammt das ganze menschliche Dasein und behauptet, mit dem Menschen sei es gar Nichts, die ganze Welt sei ein mühebeladenes unseliges Wesen. Wie Viele bewundern nicht das Alter. Wie Viele preisen die Jugend glücklich! So ist auch das Lebensalter eine reiche Quelle melancholischer Stimmungen. Redet man uns hart wegen unserer Jugend, dann rufen wir: „Warum sind wir nicht schon Greise?“ Kommen die grauen Haare: „Wo ist die Jugend?“ Kurz, tausendfach sind die Veranlassungen zur Betrübniß. Es gibt nur einen Weg, der sich fern hält von solchem Uebelstand, den Weg der Tugend. Oder nein, auch dieser hat seine Trübsal, aber eine Trübsal, die nicht nutzlos ist, die Gewinn und Vortheil bringt. Es hat entweder Jemand eine Sünde begangen, und er hat von reuigem Schmerz durchbohrt seine Sünden abgewaschen, oder er hat Schmerz empfunden mit dem gefallenen Bruder, und er erhält auch dafür einen nicht geringen Lohn; denn das Mitleid mit den Unglücklichen verschafft uns große Zuversicht auf Gott.