1.
Ev. Te voyant beaucoup de loisirs, je te prie de me répondre sur certaines questions qui me tourmentent, non sans cause et hors de propos, du moins je le crois. Souvent, quand je t’accablais d'une foule de demandes, tu as cru devoir me repousser par je ne sais quelle maxime des Grecs, qui nous défend de rechercher ce qui est au-dessus de nous; mais aujourd'hui je ne crois pas que nous soyons au-dessus de nous. En t'interrogeant donc au sujet de l'âme, je ne mérite point d'entendre: « Que nous fait ce qui est au-dessus de nous1 ? » mais peut-être mérité-je d'apprendre ce que nous sommes. — Aug. Dis en quelques mots ce que tu veux savoir de l'âme. — Ev. Je le ferai: car depuis longtemps tout est préparé dans ma pensée. Je te demanderai donc d'où vient l'âme, ce qu'elle est, sa grandeur, pourquoi est-elle unie au corps, que devient-elle pendant qu'elle lest unie et après l'avoir quitté?
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Maxime de Socrate : a uper emas ti pros emas ; ↩
