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De l'utilité de la foi
3.
Ne pourrais-je pas me dire ici à moi-même que ces comparaisons fleuries, ces critiques ingénieuses peuvent être adressées avec beaucoup de finesse et d'esprit par le premier adversaire venu à tous ceux qui se mêlent d'enseigner ? Mais si j'ai cru devoir mêler à cet ouvrage quelque fantaisie de ce genre, c'est pour avertir ces discoureurs de ne plus se servir de pareils moyens, afin que, comme dit Cicéron, bagatelles de lieux communs à part, on ne voie plus que deux faits, deux causes, deux raisons en lutte l'une avec l'autre. Ainsi, qu'ils ne viennent plus nous dire, comme il le font souvent, que quiconque les abandonne après avoir pris longtemps leurs leçons, a nécessairement, en passant par eux, éclairé son esprit. Tu vois, Honorat, toi si cher à mon coeur ( car, pour eux, je ne veux pas trop m'en inquiéter), tu vois combien cette prétention est vaine et facile à réfuter. C'est pourquoi je laisse à ta sagesse le soin de l'examiner. Je ne crains pas qu'à tes yeux j'aie paru nager dans la lumière, alors que j'étais engagé dans la vie du monde, nourrissant des espérances pleines de ténèbres sur la beauté d'une épouse, sur la pompe des richesses, sur la vanité des honneurs, sur tous les autres plaisirs nuisibles et pernicieux. Tous ces faux biens, comme tu le sais, alors que je suivais avec ardeur les leçons de ces hérétiques, étaient le but continuel de mes désirs et de mes espérances. Je n'en attribue pas la faute a leurs leçons, j'avoue même qu'ils prennent grand soin de tenir en garde contre ces tentations. Mais dire que la lumière m'a abandonné seulement quand je me suis détourné de toutes ces ombres de la réalité, et quand j'ai résolu de me contenter de la seule nourriture nécessaire à la santé du corps, tandis que cette lumière m'entourait d'éclat et de splendeur alors que j'aimais ces vanités, et que j'étais retenu dans leurs liens; c'est, pour user de termes fort adoucis, le fait d'un homme qui examine avec peu d'attention les choses dont il aime à discourir. Mais venons à notre sujet, si tu le veux bien.
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On the Profit of Believing
3.
But why do I not make answer to myself, that these fair and clever similies, and charges of this nature may be poured forth against all who are teachers of any thing by any adversary, with abundance of wit and sarcasm? But I thought that I ought to insert something of this kind in my letter, in order to admonish them to give over such proceedings; so that, as he 1 says, apart from trifles of common-places, matter may contend with matter, cause with cause, reason with reason. Wherefore let them give over that saying, which they have in their mouths as though of necessity, when any one, who hath been for some long time a hearer, hath left them; "The Light hath made a passage through him." For you see, you who are my chief care, (for I am not over anxious about them,) how empty this is, and most easy for any one to find fault with. Therefore I leave this for your own wisdom to consider. For I have no fear that you will think me possessed by indwelling Light, when I was entangled in the life of this world, having a darkened hope, of beauty of wife, of pomp of riches, of emptiness of honors, and of all other hurtful and deadly pleasures. For all these, as is not unknown to you, I ceased not to desire and hope for, at the time when I was their attentive hearer. And I do not lay this to the charge of their teaching; for I also confess that they also carefully advise to shun these. But now to say that I am deserted by light, when I have turned myself from all these shadows of things, and have determined to be content with that diet merely which is necessary for health of body; but that I was enlightened and shining, at a time when I loved these things, and was wrapped up in them, is the part of a man, to use the mildest expression, wanting in a keen insight into matters, on which he loves to speak at length. But, if you please, let us come to the cause in hand.
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Cicero ↩