Edition
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De Oratione
IV.
[1] Secundum hanc formam subiungimus FIAT VOLVNTAS TUA IN CAELIS ET IN TERRA, non quod aliquis obsistat quominus uoluntas Dei fiat, et ei successum uoluntatis suae oremus, sed in omnibus petimus fieri uoluntatem eius. Ex interpretatione enim figurata carnis et spiritus nos sumus caelum et terra. [2] Quamquam et si simpliciter intelligendum est, idem tamen est sensus petitionis, ut in nobis fiat uoluntas Dei in terris, ut possit scilicet fieri et in caelis. Quid autem Deus uult quam incedere nos secundum suam disciplinam? Petimus ergo substantiam et facultatem uoluntatis suae subministret nobis, ut salui simus et in caelis et in terris, quia summa est uoluntatis eius salus eorum quos adoptauit.
[3] Est et illa Dei uoluntas quam Dominus administrauit praedicando, operando, sustinendo. Si enim ipse pronuntiauit non suam, sed Patris facere se uoluntatem, sine dubio quae faciebat, ea erant uoluntas Patris, ad quae nunc nos uelut ad exemplaria prouocamur, ut praedicemus et operemur et sustineamus ad mortem usque. Quae ut implere possimus, opus est Dei uoluntate.
[4] Item dicentes 'fiat uoluntas tua' uel eo nobis bene optamus, quod nihil mali sit in Dei uoluntate, etiam si quid pro meritis cuiusque secus inrogatur.
[5] Iam hoc dicto ad sufferentiam nosmetipsos praemonemus. Dominus quoque cum sub
Traduction
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De l'oraison dominicale
IV.
Après cette formule, nous ajoutons: « QUE VOTRE VOLONTÉ SOIT FAITE EN LA TERRE COMME AU CIEL;» non pas qu'aucun obstacle puisse arrêter l'accomplissement de la volonté divine, ou que nous lui souhaitions le succès dans l'exécution de ses desseins, mais nous demandons que sa volonté soit faite dans tous les hommes. En effet, sous la signification symbolique de chair et d'esprit, c'est nous-mêmes qui sommes le ciel et la terre. Mais sans même donner à cette expression un sens figuré, la nature de la demande reste la même, c'est-à-dire, que la volonté de Dieu s'accomplisse en nous sur la terre, afin qu'elle puisse s'accomplir en nous dans le ciel. Or, la volonté de Dieu, quelle est-elle, sinon que nous marchions dans les sentiers de sa loi? Nous le supplions donc de nous communiquer la substance et l'énergie de sa volonté afin que nous soyons sauvés sur la terre et dans les cieux, parce que l'essence de sa volonté, c'est le salut des enfants qu'il a adoptés. Voilà cette volonté de Dieu que le Seigneur a réalisée par ses prédications, par ses oeuvres, par ses souffrances. C'est dans ce sens qu'il a dit: « Ce n'est pas ma volonté, mais celle de mon Père que j'accomplis. » Sans doute ce qu'il faisait était la volonté de son Père; tel est le modèle qu'il nous présente, prêcher, travailler, souffrir jusqu'à la mort. Pour accomplir tout cela, nous avons besoin de la volonté de Dieu. Ainsi donc, en disant « que votre volonté soit faite, » nous nous félicitons que la volonté de Dieu ne soit jamais un mal pour nous, même lorsqu'il nous traite avec rigueur, à cause de nos péchés. De plus, nous nous exhortons nons-mêmes à la souffrance par cette parole. Notre Seigneur aussi, pour nous montrer au milieu des angoisses de sa passion, que l'infirmité de notre chair était dans la sienne, s'écrie: «, Mon Père, éloignez de moi ce calice! » Puis tout à coup il se reprend: « Mais que votre volonté se fasse et non la mienne! » Il était lui-même la volonté et la puissance du Père. Toutefois, pour nous apprendre à payer la dette de la souffrance, il se remet tout entier à la volonté de son Père.