2.
D'abord nous ne sommes point d'accord avec eux sur les dogmes de la foi. Nous disons que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont des personnes distinctes l'une de l'autre, quoiqu'ils n'aient qu'une même substance.
Or les montanistes, suivant la doctrine de Sabellius, n'admettent qu'une seule personne dans la Trinité.
Nous n'autorisons pas les secondes noces, mais nous les permettons, selon le précepte de saint Paul, qui veut que les jeunes veuves se remarient.
Les montanistes au contraire regardent les secondes noces comme une action si criminelle, qu'ils appellent adultères ceux qui se remarient.
Nous ne faisons qu'un carême dans toute l'année, selon la tradition des apôtres, et nous choisissons pour cela le temps qui nous parait le plus convenable. Les montanistes en l'ont trois tous les ans, comme si trois Sauveurs avaient souffert la mort pour nous. Ce n'est pas qu'il ne soit permis de jeûner pendant toute l'année, excepté les cinquante jours d'après Pâques; mais autre chose est de faire une bonne oeuvre spontanément, et autre chose est de la faire par obligation.
Les évêques tiennent parmi nous le rang des apôtres; parmi les montanistes ils n'ont que le troisième rang, car leurs patriarches de Pepuze en Phrygie tiennent le premier; ceux qu'on appelle Cenones tiennent le second, et les évêques le troisième, c'est-à-dire presque le dernier; compte si en mettant au dernier rang ceux qui parmi nous sont au premier, ils relevaient l'éclat de leur religion.
