Übersetzung
ausblenden
Le Discours aux Grecs de Tatien
II.
En effet, qu’a donc produit de si éminent votre philosophie? Qui donc parmi les plus sérieux de vos philosophes s’est tenu hors de toute superbe? Diogène, qui affichait son indépendance par la forfanterie de son tonneau, mangea un poulpe tout cru et, saisi par une colique, mourut de son intempérance. Aristippe, qui paradait avec son manteau de pourpre, se livrait à la débauche, sous un masque de gravité1 le philosophe Platon fut vendu par Denys à cause de sa gourmandise, et Aristote, qui dans son ignorance a posé des limites à la Providence et fait consister le bonheur dans ce qui lui plaisait, a commis aussi l’extrême sottise de flatter Alexandre, ce jeune fou furieux,2 qui, tout à fait selon les principes aristotéliciens, fit encager comme un ours ou une panthère son ami qui n’avait pas voulu l’adorer, elle traînait ainsi à sa suite. Certes il se conformait parfaitement aux doctrines de son maître, lui qui montrait sa vaillance et son courage dans des banquets, qui transperçait de sa lance son familier, son intime ami, et puis pleurait, voulait mourir sous prétexte de chagrin, pour ne pas encourir la haine de ses familiers. Je rirais volontiers de ceux qui suivent, aujourd’hui encore, les doctrines de ce maître; ils disent que ce qui est en dessous de la lune est soustrait à l’action de la Providence, et ils veulent prévoir ce qu’on ne peut prévoir, eux qui sont plus proches de la terre que la lune, placés plus bas que son orbite. Ajoutez que le bonheur ne peut être, selon Aristote, chez ceux qui n’ont ni beauté, ni richesse, ni force corporelle, ni noblesse. Laissons donc ces gens-là philosopher à leur guise!
-
Ἀρίστιππος, ἐν πορφυρίδι περιπατῶν, ἀξιοπίστως, ἠσωτεύσατο. Que veut-dire περιπατῶν ? Le sens primitif est: se promener. On s généralement compris: se promener fièrement, en faisant parade de son vêtement de pourpre. Kukula (Tatians Apologie, p 18-21), notant que περιπατεῖν, par suite du sens qu’ont pris ses dérivés pour désigner l’école péripatéticienne, se prend assez souvent, à l’époque gréco-romaine, avec la nuance: se promener en enseignant, enseigner, propose de traduire: Aristippe, le maître de sagesse au manteau de pourpre. Tertullien: Aristidos in purpura sub magna gravitatis specie nepotatur (Apol., 46), ne semble pas s’être douté de ce sens; toutefois, comme il n’y a pas chez lui de participe correspondant à περιπατῶν (et comme peut-être ici Tertullien ne dépend pas de Tatien, mais tous deux d’une source commune, l’argument n’est pas probant. Cette phrase fait songer à l’anecdote que rapporte Diogène Laërce (II, 8, 78), mais ne s’y rapporte pas exactement. J’ai gardé le sens généralement reçu, qui paraît plus naturel que celui que propose Kukula. ↩
-
On ne peut conserver la leçon des manuscrits, Ἀλέξανδρόν τε μεμημένος, qui ne donne aucun sens. Nauck en proposant τὸ μεμηνὸς a reproduit, sous une forme meilleure, une conjecture excellente de Cotelier; je l’ai adoptée, d’après Schwartz. On ne peut cette fois non plus tirer parti du passage parallèle de Tertullien, qui n’est pas identique: « Aristoteles tam turpiter Alexandro, regendo potius, adulatur. » ↩
Übersetzung
ausblenden
Rede an die Bekenner des Griechentums (BKV)
2.
(1) Und was habt ihr denn erst Erhabenes in der Philosophie hervorgebracht? Welcher von eueren ganz bedeutenden Philosophen hat Großsprecherei gemieden? (2) Diogenes, der mit seinem Faß renommierte und mit seiner Enthaltsamkeit prahlte, starb ob seiner Unmäßigkeit an einer schmerzhaften Darmverschlingung, da er einen Meerpolypen roh verschlungen hatte1. (3) Aristippos, der Philosoph im Purpurmantel, war ein scheinheiliger Lüstling2. (4) Platon samt seiner Weltweisheit wurde von Dionysius wegen seiner Völlerei verkauft3. (5) Und Aristoteles, der in seiner Unwissenheit der Vorsehung Schranken gesetzt und die Glückseligkeit als das, woran er Behagen finde, definiert hat, (6) schmeichelte ganz S. 198 unpädagogisch dem tollen Jungen Alexander, der nun echt aristotelisch seinen Freund4, weil er ihn nicht anbeten wollte, in einen Käfig sperrte und wie einen Bären oder Panther mit sich herumführte. (7) Dafür befolgte Alexander allerdings die Lehren des Meisters, indem er seine Männlichkeit und Tapferkeit in Gelagen bewies, seinen Genossen und Busenfreund5 mit dem Speere durchbohrte und dann weinte und fastete unter dem Vorwand der Trauer, um nicht den Abscheu seiner Leute zu erregen. (8) Lachen möchte ich vollends über diejenigen, die noch heute die Lehren des Aristoteles praktizieren und für die Dinge unter dem Mond zwar keine Vorsehung anerkennen, aber trotzdem, obwohl sie der Erde näher sind als der Mond und tiefer stehen als seine Bahn, dort Vorsehung spielen, wo sie die Vorsehung leugnen: (9) denn wem Schönheit, Reichtum, Körperkraft, Adel versagt sind, für den gebe es keine Glückseligkeit, sagt Aristoteles6. Und solche Leute sollen philosophieren!
-
Vgl. Lukian vit. auct. 10 ; Plutarch de es. carn. I 6. ↩
-
*S. TsgA S. 21. ↩
-
Vgl. Tertull. apol. 46. ↩
-
Den Historiker Kallisthenes, einen Neffen des Aristoteles, vgl. Curt. VIII 5; Plut. Alex. 52 ff. ↩
-
Den Feldherrn Kleitos, vgl. Curt, VIII 4 f.; Arr. IV 14; Plut. Alex. 51 f.; Sen. de ira III 17. ↩
-
Tatians Tadel bezieht sich auf Arist. Nikom. Eth. X 9; vgl. ebd. I 10. ↩