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Von den Pflichten der Kirchendiener (BKV)
III. Kapitel
S. 15 Vom Stillschweigen: Es darf kein ständiges, kein müßiges sein (9). Von der Wachsamkeit über Herz und Mund den inneren Leidenschaften gegenüber (10―13).
9. Wie nun? Sollen wir stumm sein? Keineswegs. Denn „es gibt eine Zeit zum Schweigen, und es gibt eine Zeit zum Reden“1. Wenn wir ferner über ein müßiges Wort Rechenschaft geben müssen, sehen wir zu, daß wir nicht auch über ein müßiges Schweigen es tun müssen. Es gibt nämlich auch ein wirksames Schweigen. So war es bei Susanna, die durch Schweigen mehr bewirkte, als wenn sie gesprochen hätte. Während sie nämlich vor den Menschen schwieg, redete sie zu Gott und fand keinen beredteren Zeugen für ihre Keuschheit als das Schweigen. Das Gewissen redete, wo keiner Zunge Laut vernehmlich war. Und kein menschliches Urteil verlangte sie sich, da sie des Herrn Zeugnis für sich hatte. Von dem wollte sie ihre Lossprechung haben, der sich, wie sie wußte, nicht täuschen läßt2. Der Herr selbst wirkte im Evangelium schweigend das Heil der Menschen3. Mit Recht also legte sich David nicht beständiges Schweigen, sondern nur Behutsamkeit hierin auf4.
10. Wachen wir also über unser Herz, wachen wir über unseren Mund! Denn beides steht geschrieben: an unserer Stelle, daß wir den Mund bewahren sollen; an einer anderen die Mahnung: „Mit aller Behutsamkeit wahre dein Herz!“5 Wenn David es wahrte, willst du es nicht wahren? Wenn ein Isaias unreine Lippen hatte, da er bekannte6: „O ich Unseliger, weil von Gewissensbissen gequält! Ein Mensch bin ich ja mit S. 16 unreinen Lippen“ — wenn der Prophet unreine Lippen hatte, wie sollten wir reine haben?
11. Und wem anders als jedem von uns gilt das Schriftwort: „Umhege dein Besitztum mit Dornen und kette fest dein Silber und Gold und mache deinem Munde Tor und Riegel und deinen Worten Joch und Wage“?7 Dein Besitztum ist dein Geist, dein Gold dein Herz, dein Silber deine Rede: „Die Reden des Herrn sind reine Reden, Silber im Feuer erprobt“8. Ein gutes Besitztum ist ein guter Geist; ein kostbares Besitztum endlich ein reiner Mensch. Umhege denn dieses Besitztum und umfriede es mit dem Walle der Gedanken, schirme es mit den Dornen ängstlicher Sorgfalt, daß nicht die unvernünftigen Leidenschaften des Fleisches darüber herfallen und es als Beute fortschleppen, daß nicht heftige Regungen darin eindringen, daß nicht des Weges Ziehende dessen Weinernte plündern! Behüte deinen inneren Menschen! Mißachte und verachte ihn nicht als etwas Geringwertiges! Denn er ist ein kostbares Besitztum. Mit Recht ein kostbares, weil seine Frucht nicht hinfällig und vergänglich ist, sondern ein dauerndes und ewiges Heil birgt. So bebaue denn dein Besitztum, um Fruchtfelder zu gewinnen!
12. Binde deine Rede, daß sie nicht zu üppig treibe, nicht zu geil wuchere und durch Schwatzhaftigkeit zur Sündenlese führe! Der Redestrom bleibe mehr eingedämmt und in seine Ufer gebannt! Der austretende Strom schwemmt rasch Schlamm an. Binde deinen Sinn! Er sei nicht lose und ausgegossen, daß man nicht von dir sage: „Da läßt sich kein Umschlag, kein Öl, kein Verband anlegen“9. Ein vernünftiger Geist hat seine Zügel, durch die er gelenkt und geleitet wird.
13. Dein Mund habe, sobald es nottut, ein Tor zum Verschließen und Versperren10, daß niemand deine S. 17 Zunge zum Zorn reize, und du Beschimpfung mit Beschimpfung vergeltest! Du hörtest heute die Lesung: „Zürnet, doch sündiget nicht!“11 Mag uns also auch Zorn anwandeln, weil er eine natürliche Regung ist und nicht in unserer Gewalt steht, so sollen wir doch kein böses Wort aus unserem Munde hervorkommen lassen, um nicht in Schuld zu geraten, „Joch und Wage sei vielmehr deinen Worten“12, d. i. Demut und Mäßigung, daß deine Zunge dem Geiste Untertan sei! Mit des Zaumes Fesseln muß sie gezähmt werden. Ihre Zügel braucht sie, um durch sie zum Maßhalten angehalten werden zu können. Reden, auf der Wage der Gerechtigkeit abgewogen, bringe sie hervor! Der Gesinnung muß Ernst, der Rede Gewicht, den Worten Maß innewohnen.
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Des Devoirs
III.
Quoi donc ? Faut-il que nous soyons muets ? Pas du tout. « II est en effet un temps pour se taire et il est un temps pour parler. » En outre, si l'on rend compte d'une parole oiseuse, gardons-nous d'avoir à rendre compte également d'un silence oiseux. Car il est aussi un silence actif : tel était celui de Suzanne qui fit plus en se taisant que si elle avait parlé. De fait, en se taisant devant les hommes, elle parla à Dieu et ne trouva pas de plus grande preuve de sa chasteté que son silence. Sa conscience parlait lorsque sa voix ne se faisait pas entendre, et elle ne cherchait pas à obtenir en sa faveur le jugement des hommes, elle qui avait le témoignage du Seigneur. Ainsi donc elle voulait être acquittée par celui dont elle savait qu'on ne peut en aucune manière le tromper. Le Seigneur en personne, dans l'Évangile, se taisant, accomplissait le salut de tous. Aussi est-ce à juste titre que David ne s'imposa pas un silence perpétuel, mais la surveillance de ses paroles.
Surveillons donc notre coeur, surveillons notre bouche ; l'un et l'autre préceptes en effet sont dans l'Écriture : dans le passage que nous étudions, il est prescrit de surveiller notre bouche, mais ailleurs il t'est dit : « Maintiens ton coeur sous parfaite surveillance. » David se surveillait, et toi tu ne te surveilleras pas ? Isaïe avait des lèvres impures, lui qui a dit : « O malheu-reux que je suis, car je me sens accablé puisque je suis un homme et que j'ai des lèvres impures... », le pro-phète du Seigneur avait des lèvres impures : comment nous, les avons-nous pures ?
Et pour qui, si ce n'est pour chacun de nous, a-t-il été écrit : « Enclos ton domaine d'épines... attache ton argent et ton or, et fabrique pour ta bouche porte et verrou, et pour tes paroles fléau et peson » ? Ton domaine c'est ton âme, ton or c'est ton coeur, ton argent c'est ta parole : « Les paroles du Seigneur sont paroles chastes, un argent éprouvé par le feu. » En outre, c'est un bon domaine qu'une bonne âme. Enfin, c'est un domaine de prix qu'un homme sans tache. Enclos donc ce domaine, entoure-le du retranchement des pensées, garnis-le d'épines de soins attentifs afin que les passions déraisonnables du corps n'y fassent pas irrup-tion et ne l'emmènent pas captive, afin que les bas instincts ne l'envahissent pas, que les passants sur la route ne pillent pas sa vigne. Surveille « l'homme inté-rieur », en toi, ne le néglige pas et ne le méprise pas comme s'il était sans valeur, car c'est un domaine de prix ; et c'est à juste titre un domaine de prix, celui dont le produit n'est pas périssable et temporel, mais appar-tient au salut définitif et éternel. Entretiens donc ton domaine afin d'avoir des champs cultivés.
Attache ton discours pour qu'il ne soit pas exubérant, pour qu'il ne soit pas léger et que, par le bavardage, il ne ramasse pas à sa suite des péchés. Qu'il soit tout à fait resserré et que ses rives le contiennent ; rapidement, le fleuve qui déborde ramasse de la boue. Attache ta pensée, qu'elle ne soit pas relâchée et à vau-l'eau, pour qu'on ne dise pas de toi : « Impossible d'y appliquer ni onguent, ni huile, ni pansement. » La modération de l'âme tient ses propres rênes par lesquelles elle se dirige et se gouverne.
Qu'il y ait une porte à ta bouche afin qu'elle soit close quand il faut, et qu'elle soit verrouillée fort atten-tivement, de peur que quelqu'un ne te provoque à la colère dans tes paroles et que tu ne rendes injure pour injure. Tu as entendu ce qu'on a lu aujourd'hui : « Soyez irrités et ne péchez pas ». Ainsi donc, même si nous sommes irrités, parce que cet état relève de la nature et non pas de notre pouvoir, ne proférons pas de notre bouche un mauvais discours de peur de nous pré-cipiter dans le péché ; mais qu'il y ait « fléau et peson » à tes paroles, c'est-à-dire humilité et mesure, en sorte que ta langue soit soumise à ton âme. Qu'elle soit retenue par le lien des rênes, qu'elle ait son mors par lequel elle puisse être ramenée à la mesure, qu'elle profère des discours pesés à la balance de la justice afin qu'il y ait de la gravité dans la pensée, du poids dans le discours, et de la modération dans les paroles.