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De la résurrection de la chair
II.
S'il y a, même chez le Dieu véritable, quelque secte plus voisine des Epicuriens que des Prophètes, nous saurons bientôt quelle réponse le Christ donne aux Sadducéens. A Jésus-Christ était réservé de lever les voiles, de fixer les incertitudes, d'achever les connaissances imparfaites, de réaliser les figures, enfin de prouver la résurrection des morts, non-seulement par lui-même, mais dans lui-même.
Armons-nous maintenant contre d'autres Sadducéens qui partagent leurs doctrines. Ils ne reconnaissent qu'une demi-résurrection, la résurrection de l'âme, pleins de mépris d'ailleurs pour la chair et pour le Créateur de la chair lui-même. Enfin, les hérétiques, qui ont inventé une autre divinité, sont les seuls qui refusent à la substance corporelle la résurrection. Aussi, réduits à changer la nature du Christ, de peur qu'il ne passât pour le Créateur de la chair, commencèrent-ils par se tromper sur sa chair, les uns prétendant avec Marcion et Basilide qu'elle n'était pas véritable, les autres affirmant avec les hérésies d'Apelles et de Valentin, qu'elle avait des propriétés particulières. Il suit de là qu'ils excluent du salut la substance à laquelle ils nient que le Christ ait pris part, certains qu'il naît en sa faveur un légitime préjugé de résurrection, si la chair est déjà ressuscitée dans le Christ. Voilà pourquoi nous avons déjà écrit un traité sur la Chair de Jésus-Christ, où nous prouvons, contre la chimère d'un fantôme, qu'elle est solide, contre la supposition de propriétés distinctives, qu'elle est semblable à la nôtre: d'où il résulte que Jésus-Christ est homme et fils de l'homme. En effet, démontrer qu'il avait une chair et un corps réels, |437 c'est conclure, en opposant aux hérétiques une fin de non recevoir, qu'il n'y a pas d'autre Dieu que le Dieu créateur, puisque nous montrons que le Christ, dans lequel se reconnaît le Dieu, est tel que l'a promis le Créateur, Une fois qu'ils seront convaincus que Dieu est le Créateur de la chair, et le Christ le Rédempteur de la char, ils seront amenés à reconnaître la résurrection de la chair. La raison le demande, et ainsi faut-il presque toujours procéder avec les sectaires. L'ordre veut que l'on commence par le point le plus important, afin que l'on soit bien d'accord sur le principe fondamental de l'objet contesté. Aussi les hérétiques, qui ont le sentiment de leur faiblesse, ne suivent-ils jamais celle méthode. Certains que leurs tentatives pour introduire une autre Divinité sont vaines, en face du Dieu de l'univers que nous connaissons tout naturellement par le témoignage de ses oeuvres, qui a indubitablement la priorité dans ses mystères, et se manifeste par des prophéties; alors, sous le prétexte de résoudre une difficulté plus pressante, c'est-à-dire de rechercher avant tout quel est le salut de l'homme, ils commencent par les questions de la résurrection. Ils savent bien qu'il est plus difficile de croire à la résurrection de la chair qu'à une divinité unique. Puis, lorsqu'ils ont interverti l'ordre de la discussion, qu'ils embarrassent encore de leurs dédains pour la chair, ils insinuent peu à peu leur divinité étrangère sur l'ébranlement et la ruine de notre espérance. En effet, une fois que l'homme est déchu ou éloigné de cette confiance qu'il plaçait dans son Créateur, il est attiré aisément vers l'auteur d'une autre espérance, ou plutôt, il s'y porte de lui-même. C'est par la diversité des promesses que l'on inculque la diversité des dieux. Ainsi avons-nous vu plusieurs fidèles pris au piège, parce qu'ils se laissent battre sur la résurrection de la chair, avant d'avoir vaincu l'ennemi sur l'unité de Dieu. Quant aux hérétiques, nous avons donc démontré avec |438 quelle arme nous devions les repousser; déjà même nous les avons combattus chacun dans un traité spécial, sur l'unité de Dieu et sur son Christ, contre Marcion; sur la chair du Seigneur, contre quatre hérésies, pour poser d'avance les fondements de la question présente, de sorte qu'il ne nous reste plus maintenant qu'à discuter la résurrection de la chair, comme un dogme incertain pour nous, mais assuré à l'égard du Créateur. Beaucoup, en effet, sont dans l'ignorance; d'autres n'ont qu'une foi peu éclairée et chancelante; le plus grand nombre demande à être instruit, dirigé, soutenu. Par là nous ne ferons que les affermir davantage dans l'unité de Dieu: vérité qui résiste ou s'ébranle suivant que l'on nie ou que l'on admet la résurrection de la chair. Je ne crois pas qu'il soit besoin de traiter du salut de l'âme. Les hérétiques, quelle que soit leur manière de le concevoir, ne le nient pas cependant. Peu nous importe qu'un Lucain1, sans épargner même cette substance, en admette la dissolution avec Aristote, et lui substitue un autre je ne sais quoi, comme si on devait voir ressusciter une troisième substance qui ne sera ni chair, ni âme, ni homme conséquemment, mais quelque ours2 de la Lucanie peut-être. Nous avons traité longuement de toutes les qualités de l'âme dans un livre spécial, où la déclarant d'abord immortelle, nous reconnaissons que la chair seule tombe en dissolution, mais pour se relever infailliblement' nous avons même rassemblé dans ce corps d'ouvrage toutes les questions que nous n'avions qu'effleurées ailleurs, à cause de la rapidité du sujet: car il est souvent à propos ou d'effleurer les choses ou de les ajourner, pourvu que l'on complète les unes dans le traité qui leur appartient, ou que l'on acquitte les promesses des autres. |439
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Über die Auferstehung des Fleisches. (BKV)
2. Cap. Es gibt auch innerhalb des Christentums Sekten, welche die Auferstehung verwerfen. Zusammenhang dieses Irrtums mit den von Tertullian in früheren Schriften bekämpften Irrlehren.
S. 422 Wenn sich aber auch unter den Bekennern Gottes eine Gesellschaft findet, die den Epikuräern näher verwandt ist als den Propheten, so wissen wir ja, was sie, die Sadduzäer, von Christus zu hören bekamen. Christus nämlich war es vorbehalten, alles ehedem Verborgene aufzudecken, dem Ungewissen die Richtung zu geben, das Unvollständige zu ergänzen, das Vorhergesagte gegenwärtig zu machen, gewiss aber die Auferstehung der Toten nicht bloss durch sich, sondern auch an sich zu bestätigen. Jetzt rüsten wir uns gegen eine andere Art Sadduzäer, die, welche die Ansicht derselben teilen. Sie erkennen so die Auferstehung nur zur Hälfte an, nämlich bloss die der Seele, den Körper verachten sie, sowie auch den Herrn des Körpers. Die Häretiker missgönnen nämlich keiner andern körperlichen Substanz ihr Wohlergehen, als der, welche der andern Gottheit 1 angehört. Daher waren sie auch bei Christus gezwungen, damit er nur nicht dem Weltschöpfer angehöre, ihm eine andere Beschaffenheit zu geben, und haben so zuerst hinsichtlich seiner menschlichen Natur selbst geirrt, indem sie entweder mit Marcion und Basilides vorgaben, dieselbe habe gar keine Realität, oder, wie die Häresie de Valentinus und Apelles will, sie sei von einer ganz besondern Beschaffenheit. Und so ist denn die Folge, dass sie von der Erhaltung derjenigen Substanz, woran sie Christo keinen Anteil geben, nichts wissen wollen, überzeugt davon, dass es für deren Auferstehung ein äusserst günstiges Vorurtheil erwecken würde, wenn in Christus das Fleisch bereits auferstanden wäre.
Aus diesem Grunde haben wir auch das Buch über den Leib Christi vorausgehen lassen, worin wir dessen Materialität gegen das Hirngespinst eines Scheingebildes beweisen und gegenüber der vorgeblichen ganz besondern Qualität desselben seinen menschlichen Charakter aufrecht erhalten, so dass Christus den Namen Mensch und Menschensohn zu führen berechtigt ist. Denn indem wir den Beweis liefern, dass er ein fleischliches und körperliches Wesen war, überführen wir die Gegner zugleich durch Präskription davon, dass dann auch neben dem Weltschöpfer kein Gott weiter geglaubt werden dürfe, indem wir an Christo, in welchem Gott erkannt wird, eine solche Beschaffenheit nachweisen, wie sie der Weltschöpfer verheissen hat. 2 Dadurch überführt, dass Gott der Schöpfer des Fleisches, und Christus der Erlöser des Fleisches sei, werden sie nunmehr auch der Auferstehung des Fleisches überwiesen werden. Natürlich ganz folgerecht!
Das ist denn auch ungefähr die Methode, wonach wir die Disputationen mit den Häretikern anstellen. Denn die logische Ordnung verlangt, dass immer aus den Grundsätzen die Folgerungen abgeleitet werden, so dass zuerst das feststehe, was dem fraglichen Gegenstande als Fundament dienen S. 423 soll. Daher verhandeln die Häretiker, ihrer Schwäche sich wohl bewusst, niemals nach dieser ordnungsgemässen Methode.
In der sichern Erwartung der grossen Mühe, die sie mit dem Erweise einer andern Gottheit gegenüber dem Gott der Welt haben, der durch die Zeugnisse seiner Werke von Natur aus allen bekannt, in seinen Geheimnissen der Frühere und in seinen Verkündigungen der Erkennbarere ist, machen sie unter dem Vorwande, es gebe eine dringendere Angelegenheit, nämlich das Heil des Menschen, welches vor allem andern zu suchen sei, mit den Fragen in betreff der Auferstehung den Anfang.
Denn an die Auferstehung des Fleisches glaubt es sich schwerer als an einen Gott. Daher bearbeiten sie das Erkenntnisvermögen, berauben es der Kraft der ihm entsprechenden richtigen Methode, beschweren es dafür mit Besorgnissen, die auf Herabsetzung des Leibes gerichtet sind, und machen es empfänglich — eben durch Beraubung der Hoffnung und Vertauschung des Gegenstandes derselben. Jeder nämlich, der von der Höhe seiner Hoffnung, deren er sich beim Schöpfer sicher glaubte, herabgestossen oder doch darin wankend gemacht ist, neigt leicht dem Gedanken an den Gewährsmann einer andern Hoffnung zu und kommt von selbst darauf. Durch eine Verschiedenheit der Verheissungen wird die Verschiedenheit der Götter insinuiert. Auf diese Weise sehen wir viele Leute ins Garn gehen und sie werden eher um den Glauben an die Auferstehung gebracht, bevor sie andere um den Glauben an die Einheit Gottes bringen.
Was die Häretiker anlangt, so haben wir schon gezeigt, mit welcher Waffe man ihnen entgegenwirken müsse. Und es ist ihnen bereits, jedem unter seinem besonderen Titel, entgegengewirkt, bezüglich der Einzigkeit Gottes3 und seines Christus4 gegen Marcion, bezüglich der menschlichen Natur des Herrn gegen die vier Häresien;5 letzteres besonders, um für die gegenwärtige Frage den Weg zu bahnen. Daher ist nun über die Auferstehung des Fleisches bloss noch in der Rücksicht zu handeln, als ungewiss in Hinsicht unser, das heisst in Hinsicht des Weltschöpfers.
Denn es gibt auch viele Unwissende, sehr viele, die in ihrem Glauben schwanken, und noch mehr Einfältige, welche man wird unterrichten, leiten und befestigen müssen. Auch nach dieser Seite hin wird die Einheit der Gottheit ihre Verteidigung finden. Wie dieselbe nämlich durch Leugnung der Auferstehung des Fleisches gefährdet wird, so wird sie umgekehrt durch deren Aufrechthaltung sichergestellt.
Die Fortdauer der Seele aber unterliegt, glaube ich, keinen Bedenklichkeiten. Denn fast alle Häretiker lassen sie in irgend einer Weise gelten S. 424 oder leugnen sie doch nicht. Wenn dann einzig und allein ein gewisser Lukanus mit der genannten Substanz nicht einmal Schonung übt, sondern sie in aristotelischer Weise auflöst und dafür etwas anderes an ihre Stelle setzt, indem er als ein gewisses Drittes auferstehen will, nicht als Seele und auch nicht als Leib, das heisst dann wohl als ein Nichtmensch, vielleicht, weil er aus Lukanien ist, als ein Bär6 — so ist das seine Sache. Auch er findet aus unserer Feder ein sehr umfangreiches Werk über die Seele in allen ihren Beziehungen. Wir halten darin vor allem deren Unsterblichkeit aufrecht, erkennen bloss dem Fleische die Vergänglichkeit zu und behaupten ganz besonders dessen Wiederherstellung. Was wir sonst etwa anderwärts, wie es die Sachen mit sich brachten, vorweggenommen und hie und da zerstreut angebracht haben, das ist dort in ein dem Gegenstand entsprechendes regelrechtes Ganzes gebracht. Denn, wie es üblich ist, manchmal etwas vorwegzunehmen, so muss man auch manchmal etwas versparen, wenn dann nur das Vorwegbesprochene seine Vervollständigung als Ganzes findet und das an verschiedenen Orten Aufgesparte unter seiner Rubrik wieder erscheint.
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Dem Demiurgen. ↩
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Im alten Bunde, als dessen Gott jene Gnostiker den Demiurgen betrachteten. ↩
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Buch I und II adv. Marc. ↩
-
Buch III und IV adv. Marc. ↩
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Die Schrift de carne Christi berücksichtigt bekanntlich die vier Häretiker Marcion, Apelles, Valentinus und Alexander. ↩
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Anspielung auf den Namen dieses Häretikers. In Lukanien gab es Bären. ↩