II.
Ainsi les deux Testaments, l’Ancien comme le Nouveau, nous parlent sans cesse de la règle; le fondement de la religion et de la foi dépend de notre respect pour elle et de notre fidélité à l’observer : d’après cela, est-il pour nous un bien plus désirable que de jeter dans ce terrain béni de profondes racines, de construire nos demeures sur ce rocher inébranlable, où, vainqueurs des orages et des tourbillons du siècle, nous arriverons, par l’accomplissement des préceptes divins, aux récompenses que Jésus nous a promises? Ne savons-nous pas d’ailleurs que nos membres sont les temples de Dieu, qu’ils ont été purifiés, par l’eau régénératrice, des souillures de l’ancienne contagion, qu’il n’est permis ni de les violer ni de les souiller, car, en les souillant, on se souille soi-même? C’est nous qui devons décorer ces temples; c’est nous qui en sommes les pontifes,: servons celui a qui nous appartenons. Vous n’êtes plus à vous, dit saint Paul dans les épîtres où, à l’aide des conseils divins, il nous forme à la vie chrétienne, vous n’êtes plus à vous, car vous avez été achetés bien cher ; glorifiez et portez Dieu dans votre coeur (1 Corint., VI). Oui, glorifions Dieu , portons-le dans un corps pur, sans tache, voué à une vie meilleures. Puisque nous avons été rachetés par le sang du Christ, notre maître, obéissons en tout à sa volonté, faisons en sorte que rien d’immonde et de profane ne (5) pénètre dans son sanctuaire, de peur que, justement offensé, il n’abandonne sa demeure. Ecoutez les paroles de ce Dieu qui nous guérit en nous instruisant : Vous voilà rendu à la santé, ne péchez plus, de peur qu’il ne vous arrive quelque chose de pire (Joan. V.). Après la guérison, il donne la règle de la vie, la loi de l’innocence. Il ne veut pas qu’on marche sans frein; mais, après avoir soumis l’homme à cette régie salutaire, il le menace de maux plus graves s’il l’abandonne; car, si c’est une faute légère de pécher avant de connaître la loi divine, c’est une faute impardonnable de connaître Dieu et de l’offenser. Ces préceptes regardent tous les sexes, tous les âges, aussi bien les hommes que les femmes, les jeunes gens que les jeunes filles. Que chacun, fort de sa religion et de sa confiance en Dieu, veille avec crainte sur ce dépôt de grâce et de sainteté qu’il tient de la bonté du Seigneur, car il est écrit : Celui qui persévèrera jusqu’à la fin sera sauvé (Mat., X).
