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Commentaire sur l'épitre de Saint Paul à Philémon
2.
Pensant à cet exemple, soyons miséricordieux, et pardonnons facilement à ceux qui nous offensent. Les cent deniers, dont il est parlé dans la parabole, ce sont les offenses qu'on nous fait; mais les offenses que nous faisons à Dieu seraient des milliers de talents. Vous savez, en effet, qu'on juge aussi les fautes d'après la qualité des personnes que nous offensons. Par exemple, celui qui offense un simple citoyen, pèche, mais non pas comme celui qui insulte un prince. L'offense croît à proportion que celui qui l'a reçue est élevé en dignité. Si on offense le roi, la faute est beaucoup plus considérable encore. L'injure est la même, à la vérité, mais elle devient plus grave à cause de la dignité de la personne offensée.
Mais si celui qui blesse un roi, est livré à un supplice intolérable à cause de la considération qui s'attache à la royauté, combien de talents ne devra pas à Dieu celui qui l'aura insulté ? C'est pourquoi, quand les péchés que nous commettons contre Dieu seraient les mêmes que ceux que nous commettons contre les hommes, ils ne seront cependant pas égaux; il y aura entre eux toute la différence qu'il y a entre l'homme et là divinité.
Mais je trouve un plus grand nombre de fautes encore qui sont très-graves, non-seulement par l'excellence de celui qu'elles blessent, mais par elles-mêmes. C'est unie chose horrible que je vais dire, une chose vraiment terrible : il faut la dire cependant, pour qu'ainsi les âmes soient frappées et émues : oui, je vous montrerai que nous craignons les hommes beaucoup plus que Dieu, que nous honorons les hommes beaucoup plus que Dieu ! Faites attention en effet : celui qui commet un adultère sait que Dieu le voit, et il le méprise; mais si un homme le voit, il réprime sa concupiscence. Celui qui agit ainsi, celui-là non-seulement estime les hommes plus que Dieu, non-seulement fait une injure à Dieu, mais même, ce qui est plus grave, craint ses semblables et méprise le Seigneur. Car s'il voit un mortel, il éteint la flamme de sa passion, ou plutôt est-ce bien une flamme ? non, c'est une insolence. S'il n'était pas permis d'avoir un commerce avec une femme, on aurait droit de dire que c'est une flamme, mais maintenant c'est une insolence , une débauche; voit-il des hommes, sa démence tombe aussitôt, mais il-se soucie moins de lasser la longanimité de Dieu. De même cet autre qui vole a conscience de son larcin , et il essaie de tromper les hommes, il se défend contre les accusateurs, il donne une apparence spécieuse à sa défense ; mais pour Dieu qu'il ne peut pas tromper, -il n'en a nul souci, il ne le craint pas, il ne l'honore pas. Si un roi nous ordonne de ne pas mettre la main sur l'argent d'autrui, ou même de donner nos propres richesses, nous les apportons aussitôt : et quand Dieu nous ordonne de ne pas ravir, de ne pas prendre les biens des autres, nous n'obéissons pas. Ne voyez-vous pas que nous avons plus d'estime pour les hommes que pour Dieu?
Ces mots vous sont pénibles et vous blessent, dites-vous ? — Montrez donc parles faits .mêmes combien ils vous sont pénibles. Fuyez (440) les péchés qu'ils désignent, car si vous ne fuyez pas ces péchés, comment pourrai-je vous croire lorsque vous direz : Les mots nous font peur et tu nous accables? — C'est vous qui vous accablez vous-mêmes par vos fautes; moi je me contente de dire la qualité des péchés que vous commettez, et vous vous indignez n'est-ce pas déraisonnable? Plaise à Dieu que tout ce que je dis soit faux ! J'aime mieux emporter la réputation d'avoir été injurieux en ce jour, comme vous ayant fait des reproches inutiles et nullement fondés, que de vous voir de ces péchés, accusés au tribunal redoutable. — Maintenant non-seulement vous préférez les hommes à Dieu, mais même vous forcez les autres à faire comme vous : beaucoup y forcent nombre d'esclaves et de serviteurs. On contraint les uns à se marier malgré eux, les autres à rendre des services criminels pour un amour impur, pour des vols, des fraudes et des violences. Ainsi c'est double crime, et ceux mêmes qui agissent malgré eux, ne peuvent pas obtenir le pardon en donnant cette excuse. Si vous faites une mauvaise action malgré vous, pour obéir au prince, l'ordre que vous avez reçu ne vous sera pas une défense suffisante; mais votre péché devient plus grand, lorsque vous forcez aussi les autres à mal faire. Quelle grâce pourra donc être faite à un tel coupable? Si j'ai dit ces choses, ce n'est pas que je veuille vous condamner ; j'ai seulement voulu montrer combien nous sommes les débiteurs de Dieu. Car si, lors même que nous honorons Dieu autant que l'homme, nous faisons encore injure à Dieu, combien plus grande ne sera pas l'injure lorsque nous lui préférons les hommes.? Si les offenses que nous faisons aux hommes deviennent bien autrement graves lorsque nous les faisons à Dieu, combien ne sont-elles pas plus graves encore, lorsque par elles-mêmes elles sont déjà grandes et considérables ? Que chacun s'examine attentivement et il reconnaîtra qu'il fait tout pour les hommes. Nous serions bien heureux si nous faisions autant pour Dieu que pour les hommes, pour l'estime que nous attendons d'eux, pour la crainte ou le respect qu'ils nous inspirent. Puis donc que nous avons tant et de si grandes dettes, nous devons mettre la plus grande ardeur à pardonner à ceux qui nous offensent et nous trompent, et à oublier les injures. Car pour se délivrer de ses fautes, il ne faut pas de rudes travaux, de grandes dépenses, ni rien de tel, mais seulement la volonté de l'âme; il n'est pas besoin d'entreprendre un voyage, de partir pour une autre contrée, d'affronter des dangers, de supporter des fatigues, il suffit de vouloir.
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Homilien über den Brief an Philemon (BKV)
II.
Ihr wißt aber, daß die Beleidigungen nach der Person des Beleidigten qualifiziert werden. Z. B. wer einen S. 508 Privatmann beleidigt, der hat sich verfehlt, aber nicht in reichem Grade wie der, welcher eine amtliche Person beleidigt; und wieder in höherem Grade fehlt, wer einen höher stehenden als wer einen niederen Beamten beleidigt. Wer aber den König beleidigt, hat sich noch weit mehr verfehlt. Die Beleidigung ist an und für sich dieselbe, aber sie wächst mit der Bedeutung der beleidigten Persönlichkeit. Wenn aber gegen den Majestätsverbrecher wegen der Würde der beleidigten Person eine äusserst hohe Strafe ausgesprochen wird, wie viel Talente wird erst der zahlen müssen, der gegen Gott gefrevelt hat? Also wenn wir denselben Frevel begehen gegen Gott wie gegen die Menschen, so ist das durchaus nicht der gleiche Fall, sondern so groß der Unterschied ist zwischen Gott und den Menschen, so groß ist auch der Unterschied zwischen dem einen und andern Frevel. Nun gibt es aber Sünden, welche nicht nur groß sind in Anbetracht der hochstehenden Persönlichkeit des Beleidigten, sondern schon in Anbetracht ihrer Natur. Und es ist ein schauerliches, wahrhaft furchtbares Wort, das ich jetzt aussprechen will; aber es muß gesagt sein, damit ich vielleicht auf solche Art eueren Sinn erschüttere und rühre: Es ist gewiß, daß wir die Menschen viel mehr fürchten als Gott, daß wir die Menschen viel mehr ehren als Gott. Schau dich nur um! Der Ehebrecher z. B. weiß, daß Gott ihn sieht, aber er achtet nicht auf ihn; sieht ihn ein Mensch, dann beherrscht er seine sinnliche Begierde. Ein solcher Mensch achtet nicht bloß die Menschen höher als Gott, er frevelt nicht bloß gegen Gott, sondern was noch weit schlimmer ist, er fürchtet die Menschen und achtet gar nicht auf Gott. Sieht er nämlich Menschen, dann weiß er die Flamme seiner Begierde zu unterdrücken, oder vielmehr, was rede ich von einer Flamme? Ein Frevel ist es, keine Flamme. Wäre es ihm überhaupt nicht möglich, mit einem Weibe zu verkehren, dann könnte man von einer „Flamme“ sprechen; so aber ist es bloß Frevel und Uebermuth. Also wenn er Menschen sieht, dann steht seine rasende Gier stille, die Langmuth Gottes aber kümmert ihn weniger. Ein Anderer S. 509 wieder, der Dieb, ist sich dessen bewußt, daß er fremdes Eigenthum verletzt, und die Menschen sucht er zu hintergehen, vertheidigt sich auch gegen die Beschuldigung des Diebstahls und gibt seiner Vertheidigung den Schein der Wahrheit; daß er aber Gott nicht täuschen kann, das kümmert ihn nicht, da kennt er keine Scham, das taxiert er nicht hoch. Und wenn der König den Befehl gibt, daß wir vom fremden Gute die Hand lassen, ja daß wir unser Vermögen opfern sollen, dann sind wir gerne dazu bereit; befiehlt aber Gott, keinen Raub zu begehen und nicht fremden Besitz aufzuspeichern, dann kehren wir uns nicht daran. Siehst du, daß wir den Menschen eine höhere Ehre zuerkennen als Gott? Das Wort kränkt und schmerzt euch. Beweiset, daß es euch kränkt! Meidet die böse That. Wenn ihr vor der That nicht zurückschreckt, wie kann ich euch glauben, wenn ihr sagt, dieses Wort sei euch schrecklich und treffe euch hart? Ihr selbst seid es, nicht ein Wort, was euch beschwerlich fällt! Und wenn ich bloß in Worte fasse, was ihr in Thaten übt, warum seid ihr unwillig? Ist das nicht unvernünftig? Wollte Gott, ich spräche die Unwahrheit! Gerne würde ich am jüngsten Tage den Schein auf mich nehmen, als hatte ich euch unrecht gethan, als hätte ich euch grundlose Vorwürfe gemacht, viel lieber als daß ich sehe, wie diese Anklage gegen euch erhoben wird.
Aber nicht nur ihr selber achtet die Menschen mehr als Gott, sondern ihr zwingt auch andere das zu thun. Viele haben ihre Dienstboten und Kinder dazu gezwungen. Die Einen haben sie wider ihren Willen zu einer Heirath gezwungen, Andere zu unpassenden Dienstleistungen, zu verbrecherischer Liebe, zu Diebstählen, zu Raub und Gewaltthat. Das ist ein doppeltes Vergehen, und dieser Zwang macht eine Verzeihung für sie (fast) unmöglich. Wenn du selber ungerne und nur auf Befehl eines Höhern eine Sünde begehst, so gilt nicht einmal in diesem Falle eine Entschuldigung; und um wie viel schlimmer ist erst die Sünde, wenn du Andere zwingst, in solche Sünden zu fallen! Was S. 510 gäbe es für einen solchen Menschen noch für eine Verzeihung! Dieß sage ich nicht, um euch zu verurtheilen, sondern um zu zeigen, wie tief wir gegen Gott verschuldet sind. Wenn es nämlich schon ein Frevel gegen Gott ist, die Menschen ihm gleich zu achten, dann ist es ein noch viel größerer, die Menschen höher zu achten als ihn. Wenn aber klar ist, daß solche Sünden, die gegen die Menschen gerichtet sind, in der Richtung gegen Gott viel schwerer werden, wie erst dann, wenn diese Sünde (gegen Gott) ihrer Natur nach schon größer und schwerer ist?
Es prüfe sich einmal Jemand, und er wird finden, daß er Alles der Menschen wegen thut. Wir würden einen hohen Grad der Seligkeit erreichen, wenn wir so viel um Gottes willen thäten, als wir um der Menschen wegen thun, um des Scheines, der Furcht, der Ehre vor den Menschen willen.
Wenn wir also so schwer verschuldet sind, dann müssen wir auch mit aller Bereitwilligkeit Denen, die uns beleidigen und übervortheilen, verzeihen, müssen Unbilden vergessen. Das ist ein Weg zur Sündenvergebung, der keine Mühe, kein Geld, der gar Nichts kostet, als einfach einen guten Willen. Man braucht nicht eine weite Reise zu machen, nicht ins Ausland zu gehen, keine Mühen und Gefahren zu übernehmen, sondern bloß zu wollen.